Hier, déjeuner (toujours fameux) chez C***. Après avoir dégusté une saucisse de Morteau et des lentilles pour lesquelles j’eusse donné au diable toutes les fantaisies de la cuisine moderne, je tombai amoureux d’une charlotte aux framboises qui m’aguichait en me montrant ses biscuits roses et charnus.
C*** me fit toutefois remarquer combien ces biscuits de Reims étaient traîtres : délicieux dans un dessert, ils ne présentaient plus aucun intérêt lorsque l’on avait l’idée saugrenue de les manger tels quels. Ils étaient même si secs et insipides, ajouta-t-elle, qu’on devait pouvoir les conserver ad vitam aeternam sans que cela eût la moindre conséquence. Et d’imaginer cette mention splendide, à inscrire au dos de chaque paquet, comme un memento mori des temps modernes :
À consommer de préférence avant de mourir / Best before you die.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire