Je dirais même plus...

lundi 30 novembre 2009

What else?

Revue de presse ce matin sur Europe 1 :
Après les résultats du référendum en Suisse sur l'interdiction des minarets, le correspondant de Libération à Genève "en vient à se demander si la démocratie est le meilleur modèle".
Tout est dit.

mardi 24 novembre 2009

A nous deux, Hollywood !


L'autre soir, alors que je ruminais tardivement une pizza aux trois fromages devant une série policière quelconque (vraiment quelconque), j'eus une illumination. Mon cerveau fécond venait d'imaginer le scénario ultime, reproductible à l'infini, qui éviterait bien des peines et des dépenses aux producteurs d'Hollywood. Jugez plutôt :
Une sauterie en plein air, au bord d'une piscine. Jolies filles en bikini qui se trémoussent. Musique à fond. Alcool à gogo. Tout va bien.
Les convives s'avisent soudain qu'un vieux cadavre tout boursouflé et mutilé flotte au milieu du bassin. Détail macabre : il tient encore sa coupe de champagne à la main qui lui reste. C'est le maître des lieux. Cris. Panique.
Générique d'introduction.
L'équipe des experts arrive sur les lieux. Premières constatations : le pauvre diable, avant d'être jeté à l'eau, a été assommé et eviscéré. L'hypothèse du suicide ou de l'accident sont rapidement écartées.
Présentation succinte des suspects : la femme de la victime (femme fatale qui n'a pas l'air très chagrinée de la situation, cette salope) ; le jardinier du domaine (beau mec viril avec qui elle vivait une liaison torride, parce que sa lopette de mari ne savait plus la satisfaire) ; le barman de la fête (type entre deux âges aigri qui en a vu de belles au cours de sa carrière, dans cet univers de milliardaires décadents qu'il ne supporte plus). A l'inverse, le frère cadet de la victime, à peine sorti de l'adolescence, bouleversé, désespéré, semble au-dessus de tout soupçon.
C'est alors qu'arrive en 4x4 noir le patron des experts (professionnel laconique qui conserve sa part d'ombre, ses blessures secrètes) avec une machine révolutionnaire, le "Flair-coupable". Posté devant l'assemblée, il appuie sur un bouton. La machine, équipée d'un bras robotisé, désigne alors immédiatement (et contre toute attente) le frère de la victime. Une voix de synthèse confirme : "C'est bien lui".
Protestations inutiles du perfide frangin (il a eu tort, aussi, de se croire le plus malin). Acculé, il finit par avouer : il était jaloux de son frère, qui avait réussi, avait une femme superbe, etc. Il est menotté et emmené. Au passage, le patron des experts lui envoie une réflexion bien sentie, tout en remettant ses lunettes de soleil ("Vous avez joué, vous avez perdu !" - Vlam ! Dans les dents ! Ah ah ! Faut pas le faire chier le patron des experts...)
Générique de fin.

lundi 16 novembre 2009

Fais tes devoirs, sinon on dialogue !


Pan-pan cul-cul pas bien, donc. Comme à l’accoutumée, la « proposition » a surgi de nulle part, enduite d’une rhétorique moderniste désormais incontournable : la « France-en-retard » ou « à-la-traîne », les « statistiques-qui-prouvent-que-dans-les-autres-pays-européens », le « problème-de-la-maltraitance-que-nul-ne-saurait-cautionner », etc.
Une fois ce petit chantage intellectuel de routine mis en place, ladite proposition (dont l’avenir n’a, bien entendu, aucune espèce d’importance) pourra, éventuellement, jouer le rôle convenu ; autrement dit « faire polémique ». Je dis bien « éventuellement », car on fabrique tant de ces « affaires » en carton-pâte à l’heure qu’il y a forcément du déchêt. Soyons optimistes et gageons que celle-là connaîtra son heure de gloire.
Dans les journaux, les « psychologues », « spécialistes » et autres « consultants » ès éducation ne manqueront pas de donner leur avis satisfait sur la question, à grand renfort de novlangue. Psychologies fera semblant de s’interroger : « Éducation stricte : bonne ou mauvaise idée ? » tandis que Version Femina proposera à ses lectrices (et lecteurs) un test « drôle et décalé » : « Votre bout’chou est-il un enfant-roi ? »
Sur toutes les radios, dans la rubrique « Vous avez la parole », Jeanine, 67 ans, de Vaulx-en-Velin, pourra hurler que cette proposition est un scandale, qu’il n’y a « plus de valeurs » et que, de son temps, les mouflets se prenaient des taloches sans broncher.
À la télévision, des « débats citoyens libres de ton » seront organisés. Des « pédopsychiatres », des « mamans » et surtout des « papas » y vanteront les mérites d’une « éducation douce », « basée sur la pédagogie et le dialogue ». Quelques idiots utiles viendront charitablement leur servir de contradicteurs. Avec un peu de chance, ils auront le temps de marmonner timidement des mots comme « autorité », « recadrage » ou « respect » avant de se faire rire au nez et traiter de « réactionnaires phallocrates ». Les plus kamikazes s’enhardiront peut-être jusqu’à suggérer que l’angélisme en matière d’éducation n’a jusqu’à présent pas donné de résultats probants et que, si les enfants n’ont pas l’air spécialement plus épanouis qu’avant, il ne fait en revanche aucun doute qu’ils sont de plus en plus insupportables. D’autres, plus spirituels ou plus nihilistes, se risqueront à la rigueur à affirmer que, quand bien même la fessée n’aurait aucune vertu pédagogique pour l’enfant, elle a parfois le mérite de soulager certains parents et de leur éviter l’ulcère, ce qui n’est tout de même pas si mal.
Comme d’habitude, en tout cas, personne ne songera à remettre radicalement en cause l’hystérie légaliste ambiante qui a rendu l’existence même de cette hallucinante proposition possible, ni à pointer du doigt la seule chose qu’elle représente vraiment : une énième forme d’ingérence bien-pensante dans la sphère privée. La question de l’opportunité d’une loi interdisant les « châtiments corporels » se trouvera rapidement réduite à un débat « Pour ou contre la fessée ? », le postulat étant que, s’il était prouvé que la fessée est bel et bien néfaste, il faudrait naturellement une loi pour l’interdire.
Et surtout, comme d’habitude, personne ou presque ne rira à gorge déployée du grotesque de la situation, qui ne manque pourtant pas de sel. D’abord, parce qu’elle illustre merveilleusement le pouvoir qui reste aujourd’hui au politique et l’envergure des affaires qu’il traite (avec le plus grand sérieux). Ensuite, parce que nos charmants petits Matis, Théo, Morgane et autres Enzo n’ont certes pas attendu cette ultime boutade pour faire subir à leur entourage leur despotisme procédurier et leur terrorisme affectif.
Pondre une loi rendant la fessée obligatoire, au point où nous en sommes arrivés, cela aurait déjà été à peu près aussi sérieux que de porter un ciré à Tchernobyl pour se protéger des radiations ; mais concocter une loi l’interdisant, cela confine au sketch burlesque. Un peu comme si le commandant du Titanic pissait dans ses cales inondées en chantant « Nearer, my God, to Thee »…

dimanche 15 novembre 2009

Une entreprise dont l'exécution n'aura point d'imitateur

Comme Mlle Lambercier avait pour nous l'affection d'une mère, elle en avait aussi l'autorité, et la portait quelquefois jusqu'à nous infliger la punition des enfants quand nous l'avions méritée. Assez longtemps elle s'en tint à la menace, et cette menace d'un châtiment tout nouveau pour moi me semblait très effrayante ; mais après l'exécution, je la trouvai moins terrible à l'épreuve que l'attente ne l'avait été, et ce qu'il y a de plus bizarre est que ce châtiment m'affectionna davantage encore à celle qui me l'avait imposé. Il fallait même toute la vérité de cette affection et toute ma douceur naturelle pour m'empêcher de chercher le retour du même traitement en le méritant ; car j'avais trouvé dans la douleur, dans la honte même, un mélange de sensualité qui m'avait laissé plus de désir que de crainte de l'éprouver derechef par la même main. Il est vrai que, comme il se mêlait sans doute à cela quelque instinct précoce du sexe, le même châtiment reçu de son frère ne m'eût point du tout paru plaisant. Mais, de l'humeur dont il était, cette substitution n'était guère à craindre, et si je m'abstenais de mériter la correction, c'était uniquement de peur de fâcher Mlle Lambercier ; car tel est en moi l'empire de la bienveillance, et même de celle que les sens ont fait naître, qu'elle leur donna toujours la loi dans mon coeur.
Cette récidive, que j'éloignais sans la craindre, arriva sans qu'il y eût de ma faute, c'est-à-dire de ma volonté, et j'en profitai, je puis dire, en sûreté de conscience. Mais cette seconde fois fut aussi la dernière, car Mlle Lambercier, s'étant aperçue à quelque signe que ce châtiment n'allait pas à son but, déclara qu'elle y renonçait, et qu'il la fatiguait trop. Nous avions jusque-là couché dans sa chambre, et même en hiver quelquefois dans son lit. Deux jours après on nous fit coucher dans une autre chambre, et j'eus désormais l'honneur, dont je me serais bien passé, d'être traité par elle en grand garçon.
Qui croirait que ce châtiment d'enfant, reçu à huit ans par la main d'une fille de trente, a décidé de mes goûts, de mes désirs, de mes passions, de moi pour le reste de ma vie, et cela précisément dans le sens contraire à ce qui devait s'ensuivre naturellement ? En même temps que mes sens furent allumés, mes désirs prirent si bien le change, que, bornés à ce que j'avais éprouvé, ils ne s'avisèrent point de chercher autre chose. Avec un sang brûlant de sensualité presque dès ma naissance, je me conservai pur de toute souillure jusqu'à l'âge où les tempéraments les plus froids et les plus tardifs se développent. Tourmenté longtemps sans savoir de quoi, je dévorais d'un œil ardent les belles personnes ; mon imagination me les rappelait sans cesse, uniquement pour les mettre en œuvre à ma mode, et en faire autant de demoiselles Lambercier.
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, Livre premier, 1765-1770.

mercredi 4 novembre 2009

Tu veux un Carambar ?

Question :
Quel est le comble du pédophile ?

Réponse :
Déclarer : "La femme qui me fera jouir, elle est pas encore née !"

mardi 3 novembre 2009

Frappe chirurgicale

Trouvé par hasard sur le site de l’Éducation Nationale. Prions pour que ces bijoux soient mis en ligne, le moment venu !

La lutte contre les discriminations et les représentations négatives est une des priorités de notre académie. En outre, apprendre à vivre ensemble, à se respecter mutuellement et à s'enrichir des différences est également l'une des missions assignées à notre école.
C'est dans cette optique que les lycéens élus au Conseil Académique de la Vie Lycéenne ont souhaité organiser un concours lycéen contre les discriminations : en réalisant seul, en groupe ou par classe avec un enseignant, une affiche, une photo ou même un clip vidéo illustrant la lutte contre toute représentation négative de l'autre, les élèves des lycées parisiens favoriseront une vision positive du « vivre ensemble » et de la tolérance.
Ce concours est ouvert du 15 octobre 2009 au 15 janvier 2010.
Le jury, composé des lycéens du CAVL et de représentants d'associations, se réunira et remettra les prix en février 2010.
Lycéens, engagez-vous pour combattre toute forme de discrimination et participez au concours !

lundi 2 novembre 2009