Je dirais même plus...

lundi 30 mars 2009

Rhabille-toi, Warhol, vieux croulant !




Ce week-end, j’ai eu le privilège de côtoyer deux jeunes artistes toulousains très prometteurs. Ne trouvez-vous pas que leurs œuvres peuvent se lire comme une dénonciation acerbe de notre société de consommation ?...

mardi 24 mars 2009

Digital version


Alors que je continue de dépouiller les archives de mes périodiques sur internet, je n’ai toujours pas déniché la problématique de ma thèse. En revanche, je suis en mesure de vous annoncer deux bonnes nouvelles :


1) Google engage de vrais blondes pour numériser les documents mis en ligne.


2) La campagne de prévention du Sidaction a fonctionné au-delà des espérances de ses instigateurs.

lundi 23 mars 2009

Quand la fête capote

Les propos tenus par Benoît XVI sur l’usage du préservatif à la veille du « week-end Sidaction » étaient déjà suffisamment scandaleux. Mais il y a pire. En menant ma petite enquête, j’ai en effet été stupéfait d’apprendre que le pape était, sinon hostile à la contraception et à l’avortement, du moins assez réservé sur ces questions. Pas du genre, en tout cas, à chanter les louanges du planning familial de son quartier. Encore plus grave : à en croire certaines rumeurs tenaces, le saint-père n’aurait jamais participé à une Gay Pride et ne soutiendrait que mollement la cause mondiale du droit à l’homoparentalité. D’aucuns vont jusqu’à affirmer que, lors d’un dérapage nauséabond, il se serait prononcé contre le divorce ! Des allégations graves, qui restent à prouver, mais qui, si elles étaient avérées, ne manqueraient pas de soulever, à juste titre, l’indignation, l’incompréhension et l’écœurement.

Qu’il ne vienne pas s’étonner ensuite, ce grand Benêt, si les sondages lui sont aussi défavorables. Si, comme on nous l’explique à la radio, chiffres à l’appui, sa « cote de popularité » auprès de la « base » des ouailles « dégringole ». Si certains fidèles songent même à « se désolidariser » pour aller voir plutôt du côté du bouddhisme. On l’aura prévenu ! Non pas qu’on soit contre les religions, bien sûr. Mais celle que nous impose ce pape-là n’est ni festive ni solidaire. Elle ne fleure pas bon la citoyenneté républicaine laïque.

En résumé, l’évêque de Rome (dont on pourrait par ailleurs s’étonner qu’en 2009, dans un état de droit(s), il ne soit toujours pas élu au suffrage universel) devra « revoir sa copie » et envoyer des signaux forts de sa bonne volonté s’il veut faire oublier ses errements rétrogrades et retrouver quelque crédit aux yeux de l’opinion. Faire de « Sortez couverts » la nouvelle devise du Vatican serait un premier pas…

jeudi 19 mars 2009

Les survenants


Il est communément admis que l'écriture plonge ses racines dans la mémoire littéraire collective et qu’un écrivain vit avec certains de ses prédécesseurs, entretient avec eux une relation privilégiée, dialogue même parfois avec eux, comme avec des fantômes bienveillants à qui il lui arrive de demander, malgré la séparation des années et parce qu’il les sait situés hors du temps, conseil et protection.

Curieusement, cette relation de l’écrivain avec ses maîtres est toujours pensée comme dirigée vers le passé et jamais vers l’avenir, comme s’il était impensable de vivre, dans son travail de création, avec des écrivains n’ayant pas encore existé, et comme si cette communauté de créateurs, si importante dans le geste d’écriture, ne devait regrouper que les auteurs passés et présents, au détriment des auteurs à venir.

Or l’expérience de la création – et la solitude désespérante dans laquelle se trouve souvent le créateur – montre bien que celle-ci ne se pratique pas seulement avec les fantômes du passé, mais tout autant, et peut-être plus, avec ceux du futur, c’est-à-dire avec les écrivains encore à naître, qu’il s’agit à la fois, dans un mouvement de don réciproque qui est au cœur du processus de la création, d’aider à vivre et de placer au rang d’inspirateurs privilégiés.

Si l’écriture se fait bien en compagnie de certains fantômes, il conviendrait donc d’ajouter, aux revenants que sont les écrivains passés qui nous influencent, une autre catégorie de fantômes, que je propose d’appeler des survenants, lesquels sont convoqués par l’écriture et viennent fournir à l’écrivain – par ce surgissement que tout à la fois il espère et produit – les images inconscientes bienfaisantes de modèles à imiter.

Pierre Bayard, Le Plagiat par anticipation, 2009

lundi 16 mars 2009

Très Glouton Vorace

Dans l’avion qui me ramène de Montréal, nous venons à peine de décoller que l’équipage se met à nous distribuer le menu du repas qu’on va nous servir. Il est 18h30. J’ai copieusement « dîné » à midi et, sous prétexte de dépenser mes derniers dollars, j’ai fait, en attendant d’embarquer, un goûter monumental. Par ailleurs, j’ai comme l’intuition que ce n’est pas Bocuse qui prépare, en soute, le bœuf bourguignon qu’on me promet. Tous les facteurs sont donc réunis pour que je voie arriver mon petit plateau repas et ses couverts de dînette avec un certain dégoût.

Pourtant, à l’instant même où je suis mis au parfum – propre et figuré – de son existence, je ne me tiens plus. Voyant venir l’hôtesse de loin avec son chariot, je la dévore des yeux, et pas seulement parce qu’elle est très jolie. « Vas-tu te grouiller un peu ! » que je fulmine (tout bas) en trépignant, vaguement honteux de mon impatience. Le plateau-surprise arrive enfin (Surprise ! C’est encore plus fade que prévu !) Je le rectifie et m’assoupis. Cinq petites heures plus tard, au milieu d’une « zone de turbulences », on enchaîne sur le petit-déjeuner. Il n’est que 23h30 d’où je viens mais déjà 4h30 à Paris. « À la bonne heure ! me dis-je. Il faut s’accoutumer le plus vite possible au décalage. » Fort de cet argument, j’attaque goulûment mon muffin-surprise.

Il y a belle lurette que j’ai renoncé à comprendre pourquoi j’avais tout le temps faim, moi qui ne mangeais strictement rien quand j’étais petit. J’ai cependant remarqué que les voyages (j’entends les trajets) aggravaient systématiquement mes fringales. Pour en avoir parlé autour de moi, j’ai, en outre, constaté que je n’étais pas le seul dans ce cas. Qu’est-ce qui fait qu’en voiture, certains d’entre nous pensent à leur sandwich du midi dès 10h du matin ? Pour quelles raisons, dans un train, nous est-il impossible d’entamer la lecture d’un bon livre avant d’avoir consciencieusement englouti les vivres achetés à la gare ? Tout ça sous le regard amusé ou écœuré de ceux de nos compagnons de route qui semblent n’avoir faim qu’à heures fixes.

Il ne s’agit certes pas là d’un sujet capital, mais je suis sûr qu’il y aurait de magnifiques pages à écrire sur les mécanismes de l’appétit en voyage. Reste plus à Onfray qu’à s’y coller ; moi j’ai fait ma part…

dimanche 8 mars 2009

mardi 3 mars 2009

À cran ?

Sur Youtube, je tombe sur la vidéo suivante :

http://www.youtube.com/watch?v=u19VdvWwTFo

Bel exemple, je trouve, de la maladresse d’Éric Zemmour, qui a l’art d’engager des débats pertinents et de poser les bonnes questions mais pèche parfois par emportement ou par manque de rigueur intellectuelle. J’avais déjà noté cette faiblesse dans Le Premier sexe.

En l’occurrence, il est vrai qu’il y aurait beaucoup à dire sur la représentativité autoproclamée et la « bien-pensance » d’associations comme le CRAN, véritables turbines à racismes de tout poil. Seulement, si je regarde la définition du mot « race » dans un dictionnaire, le verdict est sans appel :

Race : Catégorie de classement biologique et de hiérarchisation des divers groupes humains, scientifiquement aberrante, dont l’emploi est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques – Subdivision de l’espèce humaine en Jaunes, Noirs et Blancs selon le critère apparent de la couleur de la peau.

Du coup, le raisonnement de Zemmour (en gros : le politiquement correct déforme la réalité au point de dénier le sens des mots qui servent à la dire), bien qu’il ne soit que trop juste, tombe un peu à plat, puisque l’intéressé emploie lui-même un mot à mauvais escient.

lundi 2 mars 2009

Wanted


Petite initiation au croquis par tablette graphique (Wacom Intuos 3) avec l’excellent logiciel Corel Painter Essentials 4. Les sensations ne sont bien entendu pas les mêmes qu’avec un matériel traditionnel, mais l’on s’y fait très vite. Le plus difficile est en fait de ne pas voir sa main en train de dessiner, puisqu’on doit garder les yeux sur l’écran. Par contre, la Wacom réagit de façon très sensible et réaliste aux degrés de pression et d’inclinaison exercés sur le stylet, et les possibilités offertes par Corel sont quasiment infinies. On peut absolument tout paramétrer, depuis le format, la couleur et le grain du papier jusqu’à la taille des mines en passant par l’intensité du gommage. Aquarelles, plumes, aérographes, gouaches, craies, pastels, fusains : une vraie débauche ! Un mélangeur permet également (en plus de la roue chromatique habituelle) de fabriquer et de garder en mémoire ses propres couleurs. De sacrées économies en perspective pour mes gribouillages. De quoi, aussi, se vider l’esprit entre deux sessions de recherches pour la thèse. Il faut reconnaître que la garce s’esquisse moins vite que ce desperado. Sa problématique, en revanche, est tout aussi ardemment recherchée, morte ou vive…