Je dirais même plus...

jeudi 30 avril 2009

Did you say nonsense?

The articulation of nonsense is the recognition of an anxious contradictory place between the human and the not-human, between sense and non-sense. In that sense, these 'senseless' signifiers pose the question of cultural choice in terms similar to the Lacanian vel, between being and meaning, between the subject and the other, 'neither the one nor the other'.
Sorry if I sound rude or unpleasant. No offence, but... whatever the FUCK does that mean???

mercredi 22 avril 2009

Phalange strip-tease




Je remercie chaleureusement C***, amie thésarde, pour l’envoi de ces magnifiques – pour ne pas dire érotiques – clichés, sur lesquels, comme moi, elle est tombée en dépouillant les archives numérisées d’un périodique (voir mon billet « Digital version » du 24 mars). Notez bien les couleurs chatoyantes et la fantaisie du protège-doigt. Une touche de glamour qui, n’en doutons pas, saura ravir les universitaires les plus blasés au cours de leurs recherches.

C*** me suggère également – et je trouve l’idée excellente – de faire de ces trésors un album, un peu comme dans Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain. Le mouvement est lancé. Qui sait ? Peut-être un jour me mettrai-je en quête des petites mains qui se cachent derrière ces masques de latex.

jeudi 16 avril 2009

Mangez des pommes !

Guillaume Tell n’est certes pas l’opéra le plus connu de Monsieur Tournedos (à moins que ce ne soit Tournedisque). Il ne compte d’ailleurs « que » deux airs passés à la postérité : l’allegro vivace de l’ouverture* et le divertissement dansé par les villageois au premier acte.

Et pourtant, il gagne beaucoup à être découvert. Surtout dans la magnifique version mise en scène par Francesca Zambello et enregistrée à Paris Bastille, avec Thomas Hampson dans le rôle titre et Bruno Campanella à la baguette. Interprétation soignée, voix marquantes, décors sobres et cohérents et surtout, réalisation irréprochable. Voilà un opéra filmé qui « présente » mieux que bien des films-opéras. Un régal.

* Pour une version explosive de la fameuse – et maintes fois détournée – ouverture, on pourra aller jeter une oreille par iciCe petit malin s’est aussi payé l’ouverture du Barbier de Séville.

lundi 13 avril 2009

Histoire de Pâques

Au cours d’un voyage, alors que je visitais une église, une jeune femme charmante s’approcha de moi. Lunettes rectangulaires en plastique épais sur le nez, stylo et calepin à la main, elle me salua, m’expliqua (en chuchotant) qu’elle était journaliste pour je ne sais quel canard local et me demanda fort poliment si j’accepterais de répondre (en chuchotant) à deux ou trois questions.

Une fois mon accord obtenu, elle me confia que l’article qu’elle préparait avait pour sujet les cloches. Son objectif était de « déterminer quelle était leur influence sur la vie quotidienne des gens ». D’ailleurs, qu’est-ce que j’en pensais, moi, au juste, des cloches ? Un peu décontenancé, je bafouillai, en substance, que je n’en pensais pas grand-chose, voire rien du tout. Ma belle fit alors une petite moue dépitée : ma réponse n’était manifestement pas la bonne. Heureusement, j’avais droit à une session de rattrapage. Elle me tendit donc gentiment une nouvelle perche. Quand j’entendais sonner les cloches, par exemple en me promenant, quelles étaient mes impressions, mes émotions ? Je me concentrai du mieux que je pus. Il s’agissait de ne plus commettre de gaffe. Et de prouver que j’étais, moi aussi, un être sensible.

Oui, le son des cloches m’était agréable. Il m’apaisait, même. Un retour nostalgique à l’enfance, peut-être ; quand je l’avais entendu pour la première fois. Non, je n’étais pas croyant, mais il n’empêchait que j’étais touché par le carillon des mariages et des sorties de messe ou par le glas des enterrements qui ponctuaient la vie de toute cité, en étaient comme la respiration et me poussaient à des méditations profondes sur le grand cycle de la vie. De même, il me semblait que les heures égrenées au rythme des « ding-dong » remettaient un peu d’ordre, de sens, de chronologie dans nos vies affolées de citadins pressés et nombrilistes.

Mon interlocutrice sembla pleinement satisfaite de ces paroles inspirées, de ces aveux pudiques qu’elle avait su m’arracher en perçant ma carapace dans une brève mais complice parenthèse. Ce n’était pas rien, après tout, que d’avoir réussi à mettre au jour les pensées intimes d’un anonyme dans les ténèbres humides de ce lieu spirituel (à deux pas du confessionnal, qui plus est – tout un symbole !) Après avoir murmuré un enthousiaste « Oh, c’est bien ça ! » tout en griffonnant sur son calepin, elle me remercia chaleureusement, tourna les talons et se mit en quête d’une nouvelle proie. Elle avait fait son travail ; et pas qu’un peu.

En quittant l’église, je songeai, honteux et aigri, à toutes les fois où j’avais pesté contre le conformisme ahuri et mièvre de l’homme de la rue qui s’étalait à qui mieux mieux dans les media. Contre cette ribambelle de fictions convenues qu’on lui réclamait discrètement mais fermement et dont il était assez stupide pour se faire inlassablement l’écho. Contre ce flot de fariboles dont je prétendais vomir la lecture et l’écoute mais que je venais moi-même, en bon petit soldat, de régurgiter sur commande.

J’étais sonné. Je venais d’apprendre à mes dépens qu’on est toujours la cloche de quelqu’un.

jeudi 9 avril 2009

Paronymes de pointure

Il y a des confusions, des coquilles, des lapsus qu’on voudrait voir entrer dans la norme tant ils tombent sous le sens.

En lisant un document qu’on m’avait demandé de corriger, j’ai eu la chance de tomber sur l’un de ces trésors. Il y était question d’un truand sans envergure. L’auteur, ayant sans doute trop longuement hésité entre l’expression « au petit pied » et « à la petite semaine », avait fini par écrire qu’il s’agissait d’un « malfrat à la petite semelle ».

J’achète ! Sans ironie ni discussion.

Note : Ce billet me fait songer à la contrepèterie bien involontaire – du moins ai-je la naïveté de le croire – dont une étudiante m’avait honoré dans la langue de Shakespeare. Je pense qu’elle voulait dire « I gave him a wink » mais, si vous me passez l’expression, c’est autre chose qui était sorti…

samedi 4 avril 2009

Sauvons l’enfance en danger !

Apéro prolongé, hier soir, avec A***. Forts de quelques charcutailles et de deux bouteilles de vin blanc, l’une « aimable », l’autre « gourmande » (dixit mon caviste), nous avons notamment discuté de l’influence qu’ont pu avoir les films d’épouvante et d’horreur sur notre imaginaire d’enfants puis d’adultes. De mémoire (il était costaud ce p’tit Vouvray), nous avons peu à peu dérivé vers la question des « traumatismes » – mot très à la mode. Les conclusions de cet entretien au sommet sont les suivantes :

Premièrement, il paraît bien inutile de se fatiguer à interdire aux enfants de voir des films d’horreur sous prétexte que cela risque de les traumatiser puisque l’enfance est de toute façon faite de traumatismes et de peurs à affronter. On n’y peut rien et c’est très bien comme ça. Quand bien même un gosse ne verrait rien de plus gore que les Schtroumpfs, il n’en ferait pas moins des cauchemars en songeant à l’odieux Gargamel.

Deuxièmement, lesdits traumatismes ne sont jamais là où on les attend. À titre personnel, je demeure convaincu que j’ai été plus durablement et profondément marqué par certaines histoires – d’ailleurs géniales – dites « pour enfants » que par les joyeux massacres et les ripailles cannibales devant lesquelles je riais à gorge déployée dès l’âge de 7 ans. Prenez n’importe quel conte. La Chèvre de M. Seguin, par exemple. Ca n’a l’air de rien comme ça, n’est-ce pas ? Quels abîmes d’angoisse, pourtant ! La liberté qu’il faut toujours payer au prix fort ; les risques qu’il y a à devenir adulte et à faire ses propres choix ; la peur de faire du chagrin à ses parents en s’émancipant et le sentiment de culpabilité qui en découle. Tout un programme ! De quoi faire gamberger n’importe quel gamin des nuits entières. Et l’on voudrait nous faire croire qu’à côté de ça, Massacre à la tronçonneuse n’est pas foncièrement drôle, léger, rassurant ? À d’autres !

Enfin, la question de la nocivité des films violents n’a de toute façon plus le moindre sens pour une génération d’enfants née avec internet. Et qu’on ne vienne pas me parler du « contrôle parental », cette vaste blague ! Après avoir visionné quelques autopsies, maté trois ou quatre films porno et s’être passé en boucle la pendaison de Saddam Hussein, nos chères petites têtes blondes ne seraient-elles pas ravies de se réfugier dans un brin de fiction ? Ne seraient-elles pas soulagées de décompresser en découvrant une gentillette Nuit des morts vivants ? Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes.

Ne nous remerciez pas. Il est urgent d’agir.