Je dirais même plus...

lundi 29 juin 2009

Dawn of the Dead

Couché vers minuit et demi, je me retourne et m'énerve dans mon lit depuis 4h30 du matin. De guerre lasse, je finis par venir "surfer" un peu. Il y a des aubes, comme ça, où l'on a vraiment la désagréable impression d'être un geek...

mardi 23 juin 2009

Top délire méga groove


Depuis le temps, j’aurais pourtant dû retenir la leçon : je suis absolument incapable de travailler en écoutant de la musique. Mais c’est plus fort que moi ; quand le travail en question est particulièrement fastidueux, je surestime mon pouvoir de concentration et retente ma chance. Hier, alors que je jouais les scribes en recopiant, pour la thèse, des citations glanées lors de diverses lectures, j’ai ainsi eu l’excellente idée de lancer un petit pot-pourri de tubes des années 90. (Bloody nostalgia!) Voilà le résultat :


In many ways, faith in the eighteenth century seems to concentrate upon itself a whole set of tensions and contradictions. On the one hand, for instance, a lot of Anglicans wondered how and why yesterday you told me ’bout the blue blue sky, and all that I can see is just a yellow lemon-tree. In this respect, the writings of the then Archbishop of Canterbury are particularly revealing: “What if God was one of us? Just a slob like one of us? Just a stranger on the bus, trying to make his way home?”

Yet on the other hand, Protestantism as a whole went through a series of changes. Whereas the doctrines which composed it had been rather simple et funky since the Reformation, from the 1720s onwards it tended to become Beregovoy, aussi vite que Senna, je veux atteindre le nirvana.

For modern readers of course, this apparent paradox may be puzzling, but that’s okay cause I’ve got no self-esteem. After all, it should be kept in mind that such changes did not only take place in Britain but also throughout Europe and even, to a certain extent, around the world around the wooooorld around the world around the wooooorld – particularly after 1776. Indeed, it was no coincidence that George III’s famous statement (“Love me, love me, say that you love me, fool me, fool me, go on and fool me.”) was delivered that very same year. As a result, our first purpose will consist in determining if it makes you happy it can’t be that baa-a-a-ad, if it makes you happy then why the hell are you so sad?



Je vous invite d’ores et déjà tous à ma soutenance (pas de baskets, s’il vous plaît). Il y aura un DJ et une boule à facettes. J’ai hâte !

samedi 20 juin 2009

Et moi, et moi, émois…

Le premier paradoxe, c’est qu’à la revendication formulée des millions de fois, pour chacun, d’être soi-même – c’est-à-dire, aurait-on pu croire, d’assumer sans entraves son originalité, son caractère unique, irremplaçable, irréductible à la norme – semble correspondre une société où les êtres sont de plus en plus semblables, et leurs aspirations plus semblablement limitées, leurs phrases plus semblablement prévisibles : plus chacun est soi-même, mieux tout le monde est pareil, médiocrement pareil.
Le deuxième paradoxe, jumeau du précédent, c’est qu’à la sommation innombrable, à tout instant et par tous les moyens proférée, de s’ouvrir à l’autre, à l’étranger, à toutes les cultures, et d’installer en soi-même comme en la cité le multiculturalisme, en somme, le pluriethnisme, l’aimante pluralité de tout, paraisse correspondre un monde où les lieux et les esprits des lieux sont de plus en plus interchangeables, pareillement affligeants en leur laideur et leur docile conformité à de piteux critères uniques. (pp. 36-8)

Renaud Camus, Syntaxe ou l’autre dans la langue, 2004


Contrairement au sentiment sans doute dominant de l’époque, l’insensibilité au jugement d’autrui n’est en aucune manière une qualité en soi ; et elle n’a pas du tout la même signification morale, ni surtout la même valeur, selon qu’elle est éprouvée par une personne qui s’en sert à protéger ses bonnes actions ou bien ses mauvaises, ses bons sentiments ou ses haines, sa nocence ou son innocence. Il se trouve hélas que la très légitime faveur dont jouit ce trait de personnalité quand il contribue à soutenir la liberté d’esprit et à défendre les comportements généraux, bénéfiques, méritoires, éclairés, qui ne sont pas jugés tels par un entourage ou un public abusés, que cette popularité et cette estime qui saluent l’indifférence à l’opinion des autres, se sont étendus bien à tort à des manifestations de cette particularité psychologique et morale où ne se reflètent rien d’autre, à la vérité, que l’absence de scrupule ou l’engourdissement, pour ne pas dire pis, de la conscience éthique. (pp. 166-7)

Renaud Camus, Éloge de la honte, 2004

jeudi 18 juin 2009

Le savoir-parler-moderne : leçon 1

– Tu bouges sur Paris, ce week-end ?
– Ouais. Je vais voir l’expo Warhol. C’était vraiment un Grand-Monsieur de l’art contemporain. Je suis assez fan.
– C’est clair. Quand tu vois ses photos, c’est que du bonheur.
– Et toi, tu bouges aussi ?
– Ce week-end, c’est juste pas possible. On a décidé de rester tranquilles avec ma copine. Ça devrait être plutôt pas mal.
– C’est du lourd ! Bon week-end, alors.
– Y’a pas d’souci.

lundi 15 juin 2009

The Good Old Days

Gallantry was, of course, a man’s world. Yet, at least in racy London society, ladies were assumed to possess strong sexual appetites and the right to their gratification. They were not kept prudishly innocent or ignorant, as perhaps in Victorian times, for sex manuals, such as Aristotle’s Masterpiece, seem to have circulated widely among women (…). London waxworks mounted ‘educational’ displays of female reproductive organs. And the Nottingham Weekly Courant of 26 November 1717 carried an advertisement informing readers that:

Any able young Man, strong in the Back, and endow’d with a good Carnal Weapon, with all the Appurtenances thereunto belonging in good Repair, may have Half A Crown per Night, a Pair of clean Sheets, and other Necessaries, to perform Nocturnal Services on one Sarah Y---tes, whose Husband having for these 9 Months past lost the Use of his Peace-Maker, the unhappy Woman is thereby driven to the last Extremity.

Roy Porter, English Society in the Eighteenth Century, 1982

samedi 13 juin 2009

Cri(cri) d’amour

Il n’y a donc plus ni pères, ni mères, ni enfants. Seulement des papas, des mamans et des bout’chou. Provisoirement, d’ailleurs, car les deux premiers seront eux-mêmes bientôt remplacés par le générique parent. (Exemple : « Hier, avec mon parent, on est allés au zoo »). L’unisexe, on dira ce qu’on voudra, c’est plus pratique et moins fasciste. Encore un peu de patience.

En attendant, disais-je, papa-maman et leurs bout’chou se portent bien. Tendez l’oreille si vous n’êtes pas convaincus. « Blocage des universités : les mamans contre-attaquent ». « Le papa qui maltraitait son bout’chou depuis 43 ans sans qu’aucun voisin ne s’en aperçoive a été interpellé ». « La maman avait congelé ses bout’chou mais le papa la soutient », etc. C’est acquis. Inutile de s’appesantir.

Je propose, en revanche, d’aller plus loin, pour mettre fin à une odieuse inégalité de traitement. Avant même de devenir papa ou maman, n’est-on pas, en effet, amoureux ou amoureuse ? Dès lors, à quoi bon chanter les louanges de la parentalité si l’on discrimine le couple, en lui niant la part d’émotion publique qui lui revient de droit ? Je suggère donc que nous fassions un travail sur nous-mêmes et que nous nous efforcions de corriger nos mauvaises habitudes, à commencer par celle qui consiste à employer des mots aussi sordidement dénués d’affectif que mari, femme, compagnon ou compagne. D’aucuns trouveront peut-être le défi difficile à relever, mais le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ? Imaginez avec quelle béatitude nous lirions ou entendrions les gros titres de demain : « Le Président s’est rendu à Londres accompagné de sa bibiche chérie ». « Catastrophe aérienne : 224 morts dont 96 sucres d’orge et 55 pupuces ». « Une comédienne battue à mort par son biquet d’amour ». How’s that for starters?

mardi 9 juin 2009

dimanche 7 juin 2009

A big eye is watching you


Cher directeur de thèse,

Je suis bien arrivé à Londres, sous un temps médiocre. J’ai commencé mes travaux de recherche à la British Library. Certes, ceux-ci avancent assez lentement : il y a des hauts et des bas et j’ai parfois le sentiment de tourner en rond. Je commence cependant à prendre un peu de hauteur et à mettre les choses en perspective. J’ai même, à cette heure, une bonne vue d’ensemble.

Bien à vous,
Votre studieux thésard