Je dirais même plus...

dimanche 28 février 2010

Apocalypse : à lire now !

Très sympathique découverte BD faite pas plus tard qu'hier : le premier épisode ("Fuite mortelle") d'Apocalypse sur Carson City, par Guillaume Griffon. Et pour griffer, il griffe bien, l'animal ! Belles caricatures, personnages tous plus hideux et difformes les uns que les autres, dans un noir et blanc maîtrisé à la perfection.
Ce premier opus - d'un genre somme toute peu développé en BD : le gore humoristique - s'organise en trois chapitres dont on ne saisit le lien que dans les toutes dernières pages du récit (juste avant un original "générique de fin"). Pour chaque nouveau personnage, un arrêt sur image propose une brève fiche de présentation, indiquant entre autres, l'espérance de vie du bougre ("trois pages" pour l'un d'eux...)
L'histoire ? Trois frères braqueurs déjantés se retrouvent au mauvais endroit (Carson City, trou paumé en plein Nevada) au mauvais moment (un virus issu d'expériences mystérieuses transforme les habitants en morts-vivants). Bref, on l'aura compris, c'est du Tarantino en BD. La quatrième de couverture résume d'ailleurs tout : « Un savant fou, des gangsters allumés, un shériff vengeur, une serveuse rebelle, un cuistot bagarreur, un général orgueilleux… et des zombies mangeurs de cerveaux ! »
Avis aux amateurs... et je sais qu'il y en a !

jeudi 25 février 2010

Suck Satan's cock (bis)


Ce qu'il y a de pratique avec les pubs, c'est qu'on peut leur faire dire n'importe quoi.
C'est même le principe...

vendredi 12 février 2010

Une croquignole ?

Elle lui dit, d'un p'tit air doux :
"Ben mon cher monsieur si vous
N'aimez pas les gâteaux secs
Mangez donc d'la m*** avec..."

vendredi 5 février 2010

Les nazillons ont toujours raison

Le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples) a publié il y a quelques jours un indigent et indigeste rapport intitulé "Internet, enjeu de la lutte contre le racisme".
On pourrait bien entendu - coup de folie - se demander en vertu de quelle lubie internet devrait être l'"enjeu" de quelque "lutte" que ce soit. Du reste, tant qu'on y est, on pourrait aussi s'interroger sur la pertinence d'un concept tel que "l'amitié entre les peuples". En quoi cette amitié serait-elle nécessaire, souhaitable, urgente ? Chacun n'est-il pas libre de choisir ses propres amis, en fonction d'affinités qu'il n'a pas à justifier ? Ne suffit-il pas d'être cordial avec les autres ? D'ailleurs, tous ces "peuples" qui doivent, au plus vite, devenir amis, qui sont-ils ? Fait-on référence aux rapports qu'entretiennent les citoyens français avec les citoyens d'autres pays ? Dans ce cas, je répète ma question : pourquoi faudrait-il que ces rapports soient "amicaux" ? Parle-t-on des rapports qu'entretiennent les citoyens français, de différentes origines, entre eux ? Mais je croyais qu'il était formellement interdit de faire la moindre distinction (puisqu'aujourd'hui toute distinction est toujours une discrimination) entre de telles catégories de personnes, dont le MRAP et diverses autres "assoss" passent par ailleurs leur temps à nous expliquer qu'elles n'existent pas. Qu'importe.
Pour en revenir au rapport précité, il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie la prose "amicale" du MRAP pour comprendre ce qu'est la bêtise, mais alors la vraie, la folle furieuse. Celle du tolérant envers ceux qui pensent comme lui, du facho antifasciste, de l'innocent délateur, du pénalophile illégitime, du borné large d'esprit, du puritain pourfendeur de tabous, du vertueux hystérique. La folie du philanthrope, en somme.
D'entrée de jeu, un avertissement donne le ton :
"Important : comme le précise le titre, la mention d'un site dans cette étude ne signifie pas qu'il soit considéré par le MRAP comme raciste, quel que soit l'avis du MRAP sur son contenu. Par ailleurs, son absence ne vaut pas brevet de respectabilité."
Rigorisme glacial, satisfaction, arrogance. Pas d'erreur, on est à la bonne adresse.
S'ensuit un pénible catalogue de sites jugés, pêle-mêle, "royalistes", "réactionnaires", "islamophobes", "anti-communautaristes", etc. Les noms fusent. Un lien par-ci, une calomnie par-là. Au détour d'une page, j'apprends par le plus grand hasard que certains des blogs que je suis sont classés "droite extrême", ce que je m'étonne fort de ne jamais avoir suspecté en plus de deux ans de lecture assidue. Décidément, ils sont partout ces racistes. Heureusement que la liste du MRAP est là, pour nous apprendre à les reconnaître.
Et quelle liste ! Un vrai fourre-tout ! Les plus minables adorateurs du Troisième Reich et les brutes les plus avinées y côtoient, à la bonne franquette, les auteurs de blogs dont le seul tort est de ne pas applaudir à tout rompre l'idéologie dominante. La logique de ce nivellement ? Les premiers citent abondamment les seconds. Le rapport s'appuie en effet sur une hallucinante méthodologie de flicage des sites fondée sur le décompte des liens entrants et sortants. En d'autres termes, si un site, en lui-même "irréprochable", est mis en lien par d'autres sites ouvertement racistes, ce site devient automatiquement suspect de "manier le sous-entendu raciste", dixit le MRAP, qui, certes, connaît son affaire lorsqu'il s'agit de sous-entendre.
Les dictatures historiques jugeaient les dissidents à leurs lectures ; les MRAP les juge aujourd'hui à leurs lecteurs. Degré zéro de la pensée. Vérité statistique qui épargne l'effort d'une lecture critique. Il n'y a pas de fumée sans feu, après tout, n'est-ce pas ? Et puis si les néonazis étaient des abrutis incapables de lire intelligemment ni de comprendre un texte, ça se saurait, non ? Gare à vous s'ils vous citent, donc, car c'est bien connu : les nazillons ont toujours raison.
Fatalement, avec une pareille méthodologie, il faut s'attendre à ce que le travail d'analyse du rapport soit réduit à la portion congrue. C'est faire preuve d'encore trop d'optimisme. Hormis le catalogage brouillon des sites incriminés (citations à l'appui pour les cas les plus caricaturaux, histoire de laisser entendre que tous sont à mettre sur le même plan d'ignominie), c'est le grand désert. Il semble d'ailleurs (qui s'en étonnerait ?) que les auteurs du rapport aient trouvé du mal à faire rentrer tout le monde dans leurs petites cases (du moins celles qu'il leur reste). Ainsi, à propos d'Alain Soral, se contente-t-on de nous signaler qu'"il aurait pu être classé avec les rouge-brun, notamment à cause de son parcours, de la gauche à l'extrême-droite". On est ravi de l'apprendre. Du côté des dérapages, en revanche, la pêche est plutôt mince : "Pas de contenu explicitement raciste dans les pages vues, mais des proximités idéologiques à signaler". S'ensuit une liste de noms d'individus avec qui, pour le coup, l'amitié est tout à fait déconseillée par le MRAP. Mais c'est sans doute avec l'évocation de l'excellent Renaud Camus qu'on touche le fond de la fosse d'aisance : "Ecrivain contesté pour des propos jugés antisémites" (c'est moi qui souligne), Camus est accusé d'avoir publié un "texte d'inspiration racisante et ethno-différentialiste" [sic] que je vous invite d'ailleurs à consulter si cela vous intéresse.
Conclusion grandiose de ce rapport de 154 pages (tout de même) ? Elle tient en huit lignes qui valent le détour et se passent de commentaires : "Les moyens limités offerts par la loi aux antiracistes sont sous-utilisés par manque de temps, d'outils techniques de traitement automatique des données. Cet obstacle franchi, il y aura probablement surcharge des tribunaux devant les plaintes déposées. Il est dès aujourd'hui possible de faire un signalement par jour, ou une mise en demeure de retirer un contenu. Le mouvement antiraciste doit cependant relever ce défi, le MRAP peut se développer et se renforcer sur ce thème, en faisant appel à des personnes qui ne sont pas forcément attirées par les formes classiques du militantisme".
Vous avez bien reçu le message ? En chasse, citoyens !