Je dirais même plus...

mercredi 26 janvier 2011

Dicton à la con

Le savoir-faire, c'est bien mais le faire savoir, c'est mieux.
Mouais... Allez expliquer ça à Michèle Alliot-Marie.

mercredi 19 janvier 2011

Ecoutez vos arpions

Aujourd’hui, alors que je suis au volant de ma voiture, occupé à contempler un feu rouge, il se passe deux choses précisément au même instant :
Premièrement, une publicité à la radio m'encourage vivement à profiter des soldes pour "entrer en dialogue avec mes pieds" ("On veut des Kickers !" hurlent ceux de la pub d’une voix de crécelle, en guise d’illustration).
Deuxièmement, je lis sur la vitre d’une Twingo, qui s’est arrêtée à ma hauteur, sur la file de droite : "Votre prothésiste ongulaire à domicile !"
Un léger frisson me parcourt le corps. Heureusement, le feu passe au vert.

De la perfidie de certains biscuits

Hier, déjeuner (toujours fameux) chez C***. Après avoir dégusté une saucisse de Morteau et des lentilles pour lesquelles j’eusse donné au diable toutes les fantaisies de la cuisine moderne, je tombai amoureux d’une charlotte aux framboises qui m’aguichait en me montrant ses biscuits roses et charnus.
C*** me fit toutefois remarquer combien ces biscuits de Reims étaient traîtres : délicieux dans un dessert, ils ne présentaient plus aucun intérêt lorsque l’on avait l’idée saugrenue de les manger tels quels. Ils étaient même si secs et insipides, ajouta-t-elle, qu’on devait pouvoir les conserver ad vitam aeternam sans que cela eût la moindre conséquence. Et d’imaginer cette mention splendide, à inscrire au dos de chaque paquet, comme un memento mori des temps modernes :
À consommer de préférence avant de mourir / Best before you die.

samedi 15 janvier 2011

Tous au TGI !

Le « procès Zemmour », s’il a de quoi faire froid dans le dos, aura au moins eu le mérite de nous faire rire un peu.
Rire en voyant des champions autoproclamés de la tolérance assigner un journaliste en justice pour un délit d’opinion ; une opinion dont – en l’occurrence – n’importe quel flic, n’importe quel péquin allant faire un tour dans un tribunal correctionnel ou une prison, n’importe quel téléspectateur devinant qui se cache derrière tous ces visages floutés et ces prénoms modifiés, à longueur de reportages sur des faits divers ; bref : une opinion dont n’importe quel type ayant les yeux à peu près en face des trous pourrait confirmer qu’elle reflète la réalité.
Rire en constatant que des petits ayatollahs de la pensée, qui passent leur vie à dénoncer les « raccourcis populistes », s’obstinent, quand on leur dit : « La plupart des trafiquants sont noirs et arabes », à entendre, pour mieux s’en indigner : « Tous les noirs et les arabes sont des trafiquants parce qu’ils sont noirs et arabes ». Ainsi le cauchemardesque Dominique Sopo, président de SOS Racisme, fanfaronnait-il, il y a quelques jours : « Éric Zemmour aura l’occasion d’expliquer d’où il tire ces faits. Je rappelle qu’il est interdit en France de faire des statistiques ethniques. Par ailleurs, il devrait apprendre que la corrélation ne veut pas dire la causalité » ; alors même que Zemmour avait déclaré, dès le 27 avril dernier : « On peut discuter des raisons. On peut dire que c’est un classique dans tous les pays d’immigration : les derniers arrivés sont les délinquants (les Irlandais aux États-Unis au XIXe siècle, les Marocains en Israël…) ; on peut dire aussi que c’est à cause des conditions sociales, ou, comme certains sociologues, de l’histoire de la décolonisation. Mais on n’a pas cherché à discuter de ça ; on m’a dit : "Ferme ta gueule !" ».
Rire en lisant les commentaires des vidéos de propagande anti-Zemmour postées par une « assoss » qui prétend combattre la « stigmatisation », pourfendre les « préjugés » et encourager les gens à penser par eux-mêmes : « Méfiez-vous des idées qui puent. Cet homme n’est pas sexy. » Y’a du level, comme dirait ma petite cousine… Et puis cette mention, comme un appel au grand rassemblement : « Procès au TGI de Paris le 11-13-14 Janvier [sic] 2010 ». Oui, parce que chez ces gens-là, Monsieur, on est à ce point procéduriers professionnels qu’on parle du Tribunal de Grande Instance par abréviation…
Rire jaune, parce qu’on sait pertinemment que si, demain, un étudiant « issu de la diversité » (Quelle « diversité » ? Je croyais qu’il était interdit de dire qu’on était différents ?) à qui un professeur mettrait une mauvaise note avait l’idée d’aller beugler qu’il a été victime d’une « discrimination », le rouleau compresseur aurait écrasé le malheureux prof bien avant que l’on commence à se demander si les allégations de l’étudiant étaient fondées. Voir l’affaire de l’ophtalmologue d’Aix-en-Provence. Rire à s’en étrangler un peu, en songeant que ce lynchage se ferait aux propres frais de sa victime, puisque SOS Racisme est essentiellement subventionnée par l’État français.
Rire à en pleurer, mais rire quand même.

Le piège du dictionnaire

A typical case of pointless distraction…
MÈTRE n. m. (lat. metrum, mesure, gr. metron). 1. Unité de longueur (symb. m), égale à la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/299 792 458 de seconde. (Unité de base du SI.) 2. Objet servant à mesurer et ayant la longueur d’un mètre.
ENCYCL. Le mètre avait été primitivement défini comme une longueur égale à la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre. Depuis la 1re Conférence générale des poids et mesures (Paris, 1889) et jusqu’à octobre 1960, il était représenté par la distance, à la température de 0 °C, des axes de deux traits parallèles tracés sur le prototype international en platine iridié déposé au pavillon de Breteuil, à Sèvres. De 1960 à 1983, le mètre a été défini à partir d’une des radiations émises par une lampe à décharge contenant l’isotope 86 du krypton. L’utilisation de lasers ayant permis une détermination très précise de la vitesse de la lumière, la nouvelle définition du mètre a été rattachée à la valeur de cette grandeur (résolution de la 17e Conférence générale des poids et mesures, octobre 1983).
O.K., O.K., mais moi, au départ, je voulais juste vérifier l’orthographe de « mètre étalon »…

samedi 8 janvier 2011

... ou, si je suis fou...

Qu’un chevalier errant ait sujet de devenir fou, voilà qui n’a ni goût ni grâce : tout l’art est de déraisonner sans motif, en donnant à entendre à ma dame que, si je le fais à froid, que ne ferai-je à chaud ? D’autant que m’en offre ample occasion ma longue absence, qui me sépare de celle qui sera toujours ma dame, Dulcinée du Toboso ; car tu l’as déjà entendu dire par Ambrosio, le berger de l’autre jour : qui est absent, tous les maux craint et ressent. Aussi, ami Sancho, ne perds pas ton temps à me déconseiller une imitation aussi rare, aussi heureuse et aussi nouvelle. Fou je suis, et fou je resterai jusqu’à ce que tu reviennes avec la réponse à une lettre que je pense te faire pour madame Dulcinée : si elle est telle que le requiert ma fidélité, ma folie ne cessera qu’avec ma pénitence ; et, dans le cas contraire, je deviendrai fou pour de bon et, dans cet état, je ne sentirai ni ne regretterai rien. C’est pourquoi, quelle que soit sa réponse, si je suis sage, je sortirai de la confusion et du tourment où tu m’auras laissé en jouissant du bonheur que tu m’apporteras, ou, si je suis fou, en ne ressentant pas le malheur que tu me donneras.
Miguel de Cervantès, L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, 1605.