Je dirais même plus...

dimanche 17 mai 2009

Sans titre

Cette balade dominicale s’annonçait pourtant sous les meilleurs auspices. Les bords de Loire par temps gris avec mon chien. C’était sans compter sur la présence en ces lieux d’un de ces « artistes du quotidien » dont notre époque a le secret. Un vrai de vrai, hein ! Pas du chiqué. Au programme, dolmens bariolés en plastique posés au bord du chemin, photocopies de portraits divers agrafées aux arbres, chaises bleues disposées en cercle les pieds dans l’eau. Et les promeneurs – pardon, le public – nullement choqué par cette pollution visuelle manifeste (à l’heure où l’écologie est pourtant reine). Ravi, même, de déambuler parmi ces horreurs et de faire d’une pierre deux coups : s’aérer et se cultiver. Café chaud offert en prime. Qui dit mieux ? Les Parisiens ont bien leurs pubs dans le métro ; pourquoi la Province n’aurait-elle pas droit à ses expositions in situ ? Égalité.

Pendant que mon toutou prenait un malin plaisir à chier à deux pas d’un totem sordide (il ne leur manque que la parole…), je m’imaginais le « flyer » qui aurait pu (et même dû) accompagner cette manifestation « bon enfant » :

Sensible au métissage des lieux et des couleurs, Urbain Labita investit les bords de la Loire où il explore avec finesse les notions de nature et de culture, d’extérieur et d’intérieur, de dit et de non-dit. « Mon but est avant tout de surprendre le spectateur, voire de le déranger, affirme-t-il non sans audace. Je veux tendre à mes semblables un miroir sans complaisance et dresser un portrait chirurgical de notre société de consommation ». Mais s’il joue avec l’art, c’est aussi pour mieux s’en jouer et le déjouer. « Je veux dédramatiser l’art ; le mettre à la portée du public ». De fait, c’est en circulant au milieu des œuvres, dont ils seront comme les respirations, que les spectateurs leur donneront un sens – le leur – et se réapproprieront leurs lieux de vie quotidienne. Café offert.

3 commentaires:

Mihrimah a dit…

Bravo pour ta plume... ;) You made my day!

Bab a dit…

Cheers! You're welcome.

Appas a dit…

Trop typique ! C'est du lourd, pour ainsi dire.