Apéro prolongé, hier soir, avec A***. Forts de quelques charcutailles et de deux bouteilles de vin blanc, l’une « aimable », l’autre « gourmande » (dixit mon caviste), nous avons notamment discuté de l’influence qu’ont pu avoir les films d’épouvante et d’horreur sur notre imaginaire d’enfants puis d’adultes. De mémoire (il était costaud ce p’tit Vouvray), nous avons peu à peu dérivé vers la question des « traumatismes » – mot très à la mode. Les conclusions de cet entretien au sommet sont les suivantes :
Premièrement, il paraît bien inutile de se fatiguer à interdire aux enfants de voir des films d’horreur sous prétexte que cela risque de les traumatiser puisque l’enfance est de toute façon faite de traumatismes et de peurs à affronter. On n’y peut rien et c’est très bien comme ça. Quand bien même un gosse ne verrait rien de plus gore que les Schtroumpfs, il n’en ferait pas moins des cauchemars en songeant à l’odieux Gargamel.
Deuxièmement, lesdits traumatismes ne sont jamais là où on les attend. À titre personnel, je demeure convaincu que j’ai été plus durablement et profondément marqué par certaines histoires – d’ailleurs géniales – dites « pour enfants » que par les joyeux massacres et les ripailles cannibales devant lesquelles je riais à gorge déployée dès l’âge de 7 ans. Prenez n’importe quel conte. La Chèvre de M. Seguin, par exemple. Ca n’a l’air de rien comme ça, n’est-ce pas ? Quels abîmes d’angoisse, pourtant ! La liberté qu’il faut toujours payer au prix fort ; les risques qu’il y a à devenir adulte et à faire ses propres choix ; la peur de faire du chagrin à ses parents en s’émancipant et le sentiment de culpabilité qui en découle. Tout un programme ! De quoi faire gamberger n’importe quel gamin des nuits entières. Et l’on voudrait nous faire croire qu’à côté de ça, Massacre à la tronçonneuse n’est pas foncièrement drôle, léger, rassurant ? À d’autres !
Enfin, la question de la nocivité des films violents n’a de toute façon plus le moindre sens pour une génération d’enfants née avec internet. Et qu’on ne vienne pas me parler du « contrôle parental », cette vaste blague ! Après avoir visionné quelques autopsies, maté trois ou quatre films porno et s’être passé en boucle la pendaison de Saddam Hussein, nos chères petites têtes blondes ne seraient-elles pas ravies de se réfugier dans un brin de fiction ? Ne seraient-elles pas soulagées de décompresser en découvrant une gentillette Nuit des morts vivants ? Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes.
Ne nous remerciez pas. Il est urgent d’agir.
Premièrement, il paraît bien inutile de se fatiguer à interdire aux enfants de voir des films d’horreur sous prétexte que cela risque de les traumatiser puisque l’enfance est de toute façon faite de traumatismes et de peurs à affronter. On n’y peut rien et c’est très bien comme ça. Quand bien même un gosse ne verrait rien de plus gore que les Schtroumpfs, il n’en ferait pas moins des cauchemars en songeant à l’odieux Gargamel.
Deuxièmement, lesdits traumatismes ne sont jamais là où on les attend. À titre personnel, je demeure convaincu que j’ai été plus durablement et profondément marqué par certaines histoires – d’ailleurs géniales – dites « pour enfants » que par les joyeux massacres et les ripailles cannibales devant lesquelles je riais à gorge déployée dès l’âge de 7 ans. Prenez n’importe quel conte. La Chèvre de M. Seguin, par exemple. Ca n’a l’air de rien comme ça, n’est-ce pas ? Quels abîmes d’angoisse, pourtant ! La liberté qu’il faut toujours payer au prix fort ; les risques qu’il y a à devenir adulte et à faire ses propres choix ; la peur de faire du chagrin à ses parents en s’émancipant et le sentiment de culpabilité qui en découle. Tout un programme ! De quoi faire gamberger n’importe quel gamin des nuits entières. Et l’on voudrait nous faire croire qu’à côté de ça, Massacre à la tronçonneuse n’est pas foncièrement drôle, léger, rassurant ? À d’autres !
Enfin, la question de la nocivité des films violents n’a de toute façon plus le moindre sens pour une génération d’enfants née avec internet. Et qu’on ne vienne pas me parler du « contrôle parental », cette vaste blague ! Après avoir visionné quelques autopsies, maté trois ou quatre films porno et s’être passé en boucle la pendaison de Saddam Hussein, nos chères petites têtes blondes ne seraient-elles pas ravies de se réfugier dans un brin de fiction ? Ne seraient-elles pas soulagées de décompresser en découvrant une gentillette Nuit des morts vivants ? Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes.
Ne nous remerciez pas. Il est urgent d’agir.
1 commentaire:
Très bien dit !! Je suis entièrement d'accord avec vous sur le sujet des répercussions sur l'enfance à cause de ces films d'horreur...sachez que je partage vos opinions et que mes enfants sont désormais protégés !
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