Je dirais même plus...

jeudi 30 décembre 2010

Youpi, c'est la fête !

Sondage RMC :
80 % des Français n'aiment pas fêter le Nouvel An.
J'aurais bien une solution un peu folle, qui serait de ne pas le fêter... Je sais, je sais, c'est couillu et ça peut aller chercher dans les 10 ans de taule, mais ça vaudrait le coup d'essayer, non ?

mardi 28 décembre 2010

Chronique d'une mort annoncée

Je ne suis peut-être pas d’un naturel foncièrement optimiste, mais s’il y a une antienne qui ne m’inspire aucune inquiétude, c’est bien celle de la « désaffection des gens pour la lecture ».
D’abord parce que j’ai grandi en entendant annoncer cette « catastrophe » à l’envi sans jamais vraiment la constater moi-même. Dans les années 90, c’étaient les jeux vidéo et le déferlement de programmes abrutissants à la télévision qui devaient, à coup sûr, tuer le livre. On attend encore l’enterrement… Aujourd’hui, ce sont internet et le téléphone portable qui s’apprêteraient à porter l’estocade à la littérature, tout comme ils auraient déjà estourbi l’orthographe. Pourquoi pas… La seule chose que s’apprête à estourbir internet, à mon avis, c’est la télévision (ironie du sort…), mais c’est un autre sujet.
Et puis surtout, j’ai beau faire tous les efforts du monde, je ne vois pas où serait le drame même si les gens ne lisaient effectivement plus du tout. On me dira que la lecture est un outil de culture, et que la désaffection des gens pour les livres est donc symptomatique d’une tendance à la « déculturation ». Soit. Mais, à supposer que cette désaffection existe, elle n’est, précisément, que cela : un symptôme. Autrement dit, elle montre le problème de la « déculturation » par le petit bout de la lorgnette. Jetez un œil au programme d’histoire d’un lycéen. Comparez le niveau du baccalauréat d’aujourd’hui à celui du « certif » d’antan. Voyez si les « élites » médiatiques, artistiques ou politiques sont cultivées ou si elles prônent la culture (et si oui, quelle culture ?) On reparlera de la lecture après cela.
Second argument (dont il est plaisant de constater qu’il est, presque toujours, dissocié du premier) : la lecture est un plaisir immense dont beaucoup se priveraient, sans savoir ce qu’ils perdent. Rien n’est plus vrai. Mais l’humanitarisme s’est-il à ce point développé que l’on trouve désormais le temps de s’émouvoir du sort des « non-lecteurs » ? Le droit d’ingérence a-t-il à ce point tout conquis qu’on croie légitime de faire le bonheur de ces infortunés malgré eux ? Va-t-on bientôt leur larguer, par hélicoptère, des colis de survie contenant les œuvres complètes de Balzac ou de Proust ? Va-t-on organiser un « Bibliothon » ou un « Marathon des Mots » pour leur « redonner le goût de lire » ? (À vrai dire, j’ai peur que ça n’existe déjà – pas le courage d’aller vérifier.)
Est-ce que je crois que la lecture est enrichissante ? Je pourrais – si le sujet n’était pas beaucoup trop intime – citer, sans trop y réfléchir, cinq ou six ouvrages qui ont changé ma vie, au sens propre. Est-ce que j’aime lire ? C’est l’un de mes plus grands plaisirs sur cette terre. Comme l’avait dit Marc-Édouard Nabe dans son suicide médiatique de jeunesse, un livre c’est « un monde qui arrive, cosmiquement » : « on entre dans un auteur comme dans une cathédrale, on est complètement envahi », on « vit pour ça », on en « transpire ».
Cela dit, en ai-je quelque chose à foutre que mon voisin du dessus préfère lire Albert Camus, Alexandre Jardin, le dernier catalogue Ikea ou pas même cela ? En toute franchise, rien du tout. Suis-je peiné de constater que certaines de nos têtes blondes « boudent les livres » (comme disent les journalistes) ? Pas plus. Je laisse à leurs parents le soin de s’en émouvoir à ma place ; ces parents qui ont vécu dans la trouille de passer pour fachos ou d’ « écœurer » leurs rejetons en leur imposant la moindre lecture, et s’étonnent ensuite que le petit dernier ait à peine suffisamment de vocabulaire pour envoyer un sms.
On me dira encore que les lecteurs d’aujourd’hui sont les écrivains de demain. Plus de lecteurs, plus d’écrivains. Soit ! On s’en passera. J’aurais de quoi remplir trois vies avec tous les chefs d’œuvre déjà écrits que je n’ai pas encore lus. Plus d’éditeurs non plus pour les diffuser ? Pas grave ! Il restera les bibliothèques. Je doute qu’on décide de les fermer dans les années qui viennent, quand bien même plus personne n’y mettrait les pieds. Pour une fois, le spectre des bûchers de livres sur fond de croix gammées servirait à quelque chose.
Quoi qu’on en dise, la lecture est un plaisir fondamentalement solitaire et égoïste. En ce qui me concerne, tant que j’aurai un œil valide, tous les « lecteurs », « non-lecteurs » et « faux lecteurs » du monde pourront bien aller au diable !

vendredi 24 décembre 2010

La formule du jour

Au sujet d'un restaurant :
J'ai trouvé ça un peu cher pour le prix...

dimanche 12 décembre 2010

Na !

Je voudrais voir un peu Louis XIV avec un « assuré social » !... Il verrait si l’État c’est lui !... pensez les milliards que représente le moindre cotisant ! ah, Louis peigne-chose !... pensez, Louis-Soleil, la trouille rien que pour changer de chirurgien ! il vivait plus !... l’étiquette !... votre « assuré » si il se gratte pour vous foutre en l’air ! vous traiter pourriture poisson !... vos conseils ?... ah, là là ! vieux pitre !... « vacances » qu’on vous demande ! et signez !... tampon et salut ! vieux parasite ! « huit jours, comprenez !... un mois !... et merde ! satané clown ! votre cachet !... vos ordonnances ?... à rire !... à rire !... déjà des pleins tiroirs et chiottes d’ordonnances ! et autre chose que vous ! des plus grands maîtres et Professeurs et Chiropractes de Neuilly, Saint-James et Monceau ! quels salons !... de ces tapis ? des pelouses !... dix infirmières !... vingt dictaphones !... eh bien ! eux-mêmes ! ces demi-dieux, ce qu’ils ont prescrit, on s’en torche ! alors vous ?... votre tampon !... vite ! regardez pas !... signez !... salut ! »
Louis-Ferdinand Céline, D’un château l’autre, 1957.

jeudi 9 décembre 2010

Le scoop-marronnier

Chutes de neige :
Nous n'avons pas connu ça depuis 30 ans !
Oui. Comme l'an dernier, en somme...

mercredi 8 décembre 2010

Décalé, évidemment...

Fascinant...

dimanche 5 décembre 2010

Sortie dominicale 2

Ouverture de certains commerces le dimanche...
Cet après-midi, les grands magasins ont opportunément servi de refuge contre le froid.
C'est vrai qu'on croise beaucoup de SDF aux Galeries Lafayette...

Tout le monde descend

Quartier lointain, manga de Jirô Taniguchi :
Hiroshi, homme d’affaires de 48 ans marié et père de deux enfants, un peu porté sur la bibine, prend par erreur un train qui le ramène dans la ville de son enfance. Après qu’un étrange malaise s’est emparé de lui devant la tombe de sa mère, il se retrouve au début des années 60, dans la peau du gamin de 14 ans qu’il a été. Sa mère est vivante, sa famille heureuse. Sans savoir si cette aventure n’est qu’une parenthèse rêvée ou une véritable nouvelle vie, il reprend l’école, retrouve ses vieux jeunes amis dont il connaît déjà le destin et revit ses premiers émois amoureux. Mais surtout, il a quelques mois pour résoudre un mystère qui a pesé lourd dans sa vie : pourquoi, un beau jour, son père a-t-il décidé de prendre un train pour ne jamais revenir ?
Scénario et dessin très soignés pour ce grand classique du manga récemment adapté à l’écran (encore un !). Un peu trop soignés, peut-être ? On a plaisir à suivre les aventures d’Hiroshi et certaines scènes sont carrément jouissives. Taniguchi exploite habilement les situations qu’appelle son histoire : jeux d’échos et de déjà-vu, mélange de pouvoir donné par la prescience et d’impuissance à en tirer profit, décalage entre le corps et l’esprit… Mais l’ensemble tourne parfois un peu en rond ou à vide, et l’issue demeure assez convenue (« hésitation » entre rêve et réalité ; idée selon laquelle c’est en se replongeant dans son passé / enfance que l’on devient adulte…) Sur ce terrain-là, autant lire A Christmas Carol de Dickens.
Autre réserve, la seconde adolescence de ce garçon m’a paru bien lisse, pour ne pas dire gentillette. La faute au décalage culturel, sans doute. Je ne suis pas vraiment le public cible de ce manga : je n’ai pas grandi dans le Japon des années 60, et en l’occurrence, il me semble que c’est, au moins dans une certaine mesure, un problème. J’ai conscience des références glissées çà et là (d’autant que le traducteur les décode souvent, sous forme de notes de bas de page), mais je n’y suis évidemment pas sensible. C’est mal barré pour la nostalgie. Cette enfance n’a pas été la mienne.