La déconfiture de l’équipe de France de football face au Mexique constituait déjà un spectacle des plus réjouissants, tant il est vrai que les joueurs qui la composent ont le don de susciter l’antipathie. Constantes gueules d’enterrement, caprices d’enfants gâtés, postures de stars, barbotage satisfait dans la vulgarité des pubs, mépris du public, incompétence notoire : les raisons ne manquaient certes pas de vomir ces drôles-là, pas même foutus de choisir une catin avec goût ni de se la farcir sans que cela ne se sache (ce qui, quand on connaît leurs salaires, relève tout de même de l’exploit…) Mais l’« affaire Anelka », là, il faut avouer que c’est carrément du caviar ! Résumons-nous. Il y a encore 48 heures, il était donc permis de mépriser de toute son âme l’équipe tricolore – ce dont bon nombre de Français, qu’ils soient ou non amateurs de foot, ne se privaient d’ailleurs pas – mais il était en revanche jugé tout à fait inopportun (pour ne pas dire « nauséabond ») de ne pas s’y reconnaître. Pas le moindre paradoxe là-dedans, à ce qu’il paraît. « On a tous un côté bleu », martelaient les sponsors. Méthode Coué… Or, aujourd’hui, virage spectaculaire ! On semble tomber des nues. Un joueur mercenaire qui se contrefout manifestement du pays qu’il est censé représenter, qui traite son entraîneur de fils de pute et lui dit d’aller se faire enculer, voilà qui n’est, soudain, « pas la France ». Les journalistes ne ménagent d’ailleurs pas leur peine pour tenter de nous en convaincre : à la radio comme à la télé s’enchaînent, telles des cérémonies d’exorcisme, les interviews de jeunes joueurs de foot « des quartiers » – blacks, blancs, beurs, comme en 98 – dénonçant sagement l’attitude d’Anelka. Et tant pis si, au même moment, Sydney Govou fait des déclarations fort intéressantes (mais bizarrement peu relayées) à un journaliste de L’Équipe lui demandant s’il n’existerait pas, tout de même, des « clans » parmi les Bleus (fallait-il que ça saute aux yeux pour que le pauvre diable ose poser la question !) : « Dans la vie de tous les jours, on cherche des affinités, alors en équipe de France aussi. Et quand on cherche des affinités, la couleur, c’est la première chose qui vient à l’esprit. » De fait, l’équipe de France n’a jamais été aussi représentative qu’à cet instant précis où il devient, comme par hasard, interdit de s’y reconnaître. Elle illustre à merveille ce que toute personne un tant soit peu en contact avec le réel sait depuis longtemps déjà – à savoir que le « vivre-ensemble » est un mythe. Mais tout cela a peu d’importance. L’essentiel n’est-il pas d’« éliminer le traître » qui a balancé le caïd, comme l’a dit Patrice Evra, le parrain – pardon, le capitaine – de cette belle équipe ? Bien sûr que si. C’est la loi de la rue, mon frère. M’est avis que c’est Gourcuff qui va prendre, « coupable » ou pas. Une vague intuition…
Je dirais même plus...
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dimanche 20 juin 2010
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