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dimanche 25 avril 2010

Ames féministes s'abstenir

[P]lus l'homme, par sa pratique, prend conscience de la fille (au sens de pauvre fille, méchante fille, fille de joie) que lui cachait sa mère, plus son respect a priori de la femme s'abaisse au niveau des femmes réelles, dont il découvre l'ambivalence, voire la duplicité.
Pour être encore plus clair :
le pouvoir de la femme est d'abord celui que l'homme lui donne en se trompant un peu sur elle ; et le moins qu'un homme d'expérience puisse affirmer c'est que les femmes ont, en moyenne, plus à perdre qu'à gagner à être mieux connues.
Les séductrices et autres femmes malignes ont si bien compris cet intérêt de rester magiques au coeur de l'homme, qu'elles s'ingénient par tout un tas d'astuces (appelées séduction) à demeurer dans l'inexplicable et l'inexpliqué. Evoquant l'éternel féminin chaque fois qu'on voudrait les engager sur le terrain glissant du concept et de la transparence. Préférant intriguer plutôt que de dévoiler bêtement la platitude ou la bassesse de leurs aspirations. (pp. 78-9)
Sur le plan de la pensée, le féminisme culturel a apporté deux choses : le féminisme et un goût certain pour la psychanalyse.
Expliquant tout par l'amour limité à la recherche du plaisir et à la séduction, la psychanalyse, comme la femme, ne sort pas de l'oedipe ; elles étaient donc faites pour se rencontrer.
Mais le système freudien exigeant quand même l'apprentissage et la maîtrise d'un subtil appareillage conceptuel, le goût des femmes pour la pensée magique et sa médiatisation par les magazines féminins ont tôt fait de réduire la théorie psychanalytique à un psychologisme de bazar, prétexte à tous les conseils psy.
Après avoir exprimé le droit consumériste au plaisir de l'époque de la croissance (de la pilule au premier choc pétrolier), le conseil psy s'est peu à peu radicalisé en une sordide surenchère au plaisir pour faire face à la crise de la consommation (qui est aussi celle du désir).
Tournant de plus en plus au guide pratique sur le bon usage de la sodomie et les techniques de fellation, il reflète aujourd'hui l'extrême détresse de pétasses en fin de parcours, devenues prêtes à tout pour se faire tirer. (pp. 94-5)
Alain Soral, Vers la féminisation ?, Editions Blanche, 1999.

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