Je dirais même plus...

dimanche 28 mars 2010

Better late than Neverland

Mais comment ai-je pu arriver si longtemps après la bataille ?! Le premier tome du Peter Pan de Régis Loisel est sorti il y a tout juste 20 ans, et je ne l'ai lu que ce week-end. Ignorance ? Même pas ! Plusieurs personnes dignes de confiance m'en chantaient les louanges depuis des lustres, mais j'avais envers cette BD l'une de ces réticences parfaitement irrationnelles qui vous font remettre à plus tard telle ou telle lecture pendant des années, avant de finalement vous précipiter dessus, sur un coup de tête non moins irrationnel.
Inconscience, donc. Folie en partie irréparable. Parce que, contrairement au mythe, on ne "retombe pas en enfance" en lisant un chef d'oeuvre sur l'enfance, n'est-ce pas ? Et puis quoi, encore ? La plupart du temps, il faut se contenter de la jouissance masochiste de celui qui mesure ce qu'il a irrémédiablement perdu. Et c'est déjà beau.
L'exception à cette règle aussi cruelle que banale ? La relecture des oeuvres que l'on a découvertes lorsqu'on était soi-même enfant. En se souvenant des rêves, des peurs, des fantasmes qu'elles engendraient en nous, on retrace tant bien que mal le chemin, comme le Petit Poucet avec ses cailloux. L'illusion ne dure que le temps de tourner les pages, mais alors on plane allègrement, accro à cette drogue du souvenir. Et là, j'avoue que j'aurais bien aimé que la fée Clochette me jette un peu de sa poudre...

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