Je dirais même plus...

lundi 16 mars 2009

Très Glouton Vorace

Dans l’avion qui me ramène de Montréal, nous venons à peine de décoller que l’équipage se met à nous distribuer le menu du repas qu’on va nous servir. Il est 18h30. J’ai copieusement « dîné » à midi et, sous prétexte de dépenser mes derniers dollars, j’ai fait, en attendant d’embarquer, un goûter monumental. Par ailleurs, j’ai comme l’intuition que ce n’est pas Bocuse qui prépare, en soute, le bœuf bourguignon qu’on me promet. Tous les facteurs sont donc réunis pour que je voie arriver mon petit plateau repas et ses couverts de dînette avec un certain dégoût.

Pourtant, à l’instant même où je suis mis au parfum – propre et figuré – de son existence, je ne me tiens plus. Voyant venir l’hôtesse de loin avec son chariot, je la dévore des yeux, et pas seulement parce qu’elle est très jolie. « Vas-tu te grouiller un peu ! » que je fulmine (tout bas) en trépignant, vaguement honteux de mon impatience. Le plateau-surprise arrive enfin (Surprise ! C’est encore plus fade que prévu !) Je le rectifie et m’assoupis. Cinq petites heures plus tard, au milieu d’une « zone de turbulences », on enchaîne sur le petit-déjeuner. Il n’est que 23h30 d’où je viens mais déjà 4h30 à Paris. « À la bonne heure ! me dis-je. Il faut s’accoutumer le plus vite possible au décalage. » Fort de cet argument, j’attaque goulûment mon muffin-surprise.

Il y a belle lurette que j’ai renoncé à comprendre pourquoi j’avais tout le temps faim, moi qui ne mangeais strictement rien quand j’étais petit. J’ai cependant remarqué que les voyages (j’entends les trajets) aggravaient systématiquement mes fringales. Pour en avoir parlé autour de moi, j’ai, en outre, constaté que je n’étais pas le seul dans ce cas. Qu’est-ce qui fait qu’en voiture, certains d’entre nous pensent à leur sandwich du midi dès 10h du matin ? Pour quelles raisons, dans un train, nous est-il impossible d’entamer la lecture d’un bon livre avant d’avoir consciencieusement englouti les vivres achetés à la gare ? Tout ça sous le regard amusé ou écœuré de ceux de nos compagnons de route qui semblent n’avoir faim qu’à heures fixes.

Il ne s’agit certes pas là d’un sujet capital, mais je suis sûr qu’il y aurait de magnifiques pages à écrire sur les mécanismes de l’appétit en voyage. Reste plus à Onfray qu’à s’y coller ; moi j’ai fait ma part…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je me rajoute dans le groupe des gens qui se goinfrent en voyage... Enfin je ne suis plus seule!!!