Je me suis rendu hier au 36e Festival International de la BD d’Angoulême. J’en reviens avec pas mal de lecture et plutôt agréablement surpris, l'événement ne se résumant pas, comme je l'avais un peu craint, à une librairie géante, l’entrée libre en moins.
De toute évidence, une journée n’est d’ailleurs pas suffisante pour une exploration approfondie de tous les sites dudit festival, tant les rencontres et les expositions, réparties dans la ville, sont nombreuses. Il faut cependant avouer que certaines d'entre elles sont vite expédiées (l'exposition Boule & Bill, par exemple, plutôt légère…)
Il est vrai aussi que les séances de dédicaces avec les auteurs prennent à elles seules un temps fou. Il convient donc de bien définir ses priorités, de s’organiser pour être au bon endroit au bon moment et de s’armer de patience (ou de lecture) pour espérer obtenir les trophées tant convoités, et surtout le privilège d’un échange, fût-il bref, avec les maîtres.
Ainsi ai-je eu la chance de rencontrer Éric Liberge, auteur – adorable et remarquable – des Corsaires d’Alcibiade (avec Filippi, chez Dupuis) et surtout de l’excellent Monsieur Mardi-Gras Descendres, sa première grande aventure qui, ainsi qu’il me le confiait, reste à ce jour le reflet le plus fidèle de son univers.
Autre rencontre, inoubliable, avec l’un des dessinateurs les plus talentueux que je connaisse : Coyote, auteur de Litteul Kévin (chez Fluide Glacial) et des Voisins du 109 (avec Nini Bombardier, au Lombard). Là encore, la dédicace se mérite, d’autant que le lascar est moins prompt à dessiner qu’à descendre les demis dont on le ravitaille. Avec son look de motard tout en cuir et ses biceps schwarzeneggeriens couverts de tatouages, ce n'est pas à un coyote qu’il ressemble, mais plutôt à Chacal ou Gros-Hulk (deux des personnages de LK). Comme ces derniers, il fait mentir les apparences et reste fidèle à sa réputation : confondant de naturel et de gentillesse. Il n’hésite pas, par exemple, à prendre la pose pour les beaufs qui le mitraillent sans vergogne des flashs de leur numérique ou de leur portable (désolé, ça m’a échappé). Il ne rechigne pas non plus à prendre le temps de discuter avec ses lecteurs, quitte à passer plus de quatre heures d’affilée en dédicace, là où ses confrères – quand ils acceptent de se plier à l’exercice – n'y consacrent guère plus de deux heures en moyenne.
Du reste, se trouver en fin de cortège pour rencontrer Coyote a du bon : l’ambiance se fait encore plus complice, presque intime. Alors que nous ne sommes plus que sept ou huit à attendre, il est rejoint par son coloriste. Et les deux compères de nous montrer, sans qu’on leur ait demandé quoi que ce soit, non seulement des planches du tome 7 de LK, qui va, comme les six précédents, être réédité en couleurs, mais aussi – grand moment pour les fans que nous étions – quelques planches inédites du tome 8, à paraître en septembre. Ce passage à la couleur provoque naturellement un petit choc, dans la mesure où le lecteur n’a jamais connu que le noir et blanc. Qui eût deviné, par exemple, que Cacahouète était brun ??? Quoi qu’il en soit, il s’agit indéniablement d’un travail très soigné. Le résultat est visuellement irréprochable et l’adaptation se fait rapidement. De toute façon, Coyote nous confie que les tomes 1 à 7 continueront d’être publiés aussi en noir et blanc. On aura donc le choix.
Vient mon tour. En le voyant à l’œuvre, admiratif, les yeux écarquillés pour ne pas en perdre une miette, je l’interroge sur quelques aspects techniques de son dessin (ou du moins sur des aspects qu’un amateur comme moi juge techniques). Je le sonde notamment sur son étonnante capacité à suggérer des volumes, des formes et des profondeurs en faisant varier l’épaisseur de son trait, en particulier pour les silhouettes. Il m’explique les bases en direct, sur les cheveux et les joues du Kévin qu’il est en train de me dessiner. Je reste bouche bée, écoeuré par une telle aisance.
Je le lance ensuite sur Tintin. L'insolent se défend d’être tintinophile – un comble, quand on observe un peu attentivement toute la série des LK, sans même parler du 2e tome des Voisins !
Mais non ! Môssieur Coyotix, il veut toujours avoir raison ! Môssieur Coyotix, il dit qu’il est Astérixophile ! D’accord, les gros nez ; OK, la gauloiserie ; je veux bien, les pommettes ; mais quand même…
De fil en aiguille, en parlant de clins d’œil et du 2e tome des Voisins, il me confie qu’une personne importante du monde de la BD s’est personnellement occupée du coloriage de 2 éléments précis d’une case de cet album. Mais ça, c’est un secret, et je le garde. Botus et mouche cousue…
De toute évidence, une journée n’est d’ailleurs pas suffisante pour une exploration approfondie de tous les sites dudit festival, tant les rencontres et les expositions, réparties dans la ville, sont nombreuses. Il faut cependant avouer que certaines d'entre elles sont vite expédiées (l'exposition Boule & Bill, par exemple, plutôt légère…)
Il est vrai aussi que les séances de dédicaces avec les auteurs prennent à elles seules un temps fou. Il convient donc de bien définir ses priorités, de s’organiser pour être au bon endroit au bon moment et de s’armer de patience (ou de lecture) pour espérer obtenir les trophées tant convoités, et surtout le privilège d’un échange, fût-il bref, avec les maîtres.
Ainsi ai-je eu la chance de rencontrer Éric Liberge, auteur – adorable et remarquable – des Corsaires d’Alcibiade (avec Filippi, chez Dupuis) et surtout de l’excellent Monsieur Mardi-Gras Descendres, sa première grande aventure qui, ainsi qu’il me le confiait, reste à ce jour le reflet le plus fidèle de son univers.
Autre rencontre, inoubliable, avec l’un des dessinateurs les plus talentueux que je connaisse : Coyote, auteur de Litteul Kévin (chez Fluide Glacial) et des Voisins du 109 (avec Nini Bombardier, au Lombard). Là encore, la dédicace se mérite, d’autant que le lascar est moins prompt à dessiner qu’à descendre les demis dont on le ravitaille. Avec son look de motard tout en cuir et ses biceps schwarzeneggeriens couverts de tatouages, ce n'est pas à un coyote qu’il ressemble, mais plutôt à Chacal ou Gros-Hulk (deux des personnages de LK). Comme ces derniers, il fait mentir les apparences et reste fidèle à sa réputation : confondant de naturel et de gentillesse. Il n’hésite pas, par exemple, à prendre la pose pour les beaufs qui le mitraillent sans vergogne des flashs de leur numérique ou de leur portable (désolé, ça m’a échappé). Il ne rechigne pas non plus à prendre le temps de discuter avec ses lecteurs, quitte à passer plus de quatre heures d’affilée en dédicace, là où ses confrères – quand ils acceptent de se plier à l’exercice – n'y consacrent guère plus de deux heures en moyenne.
Du reste, se trouver en fin de cortège pour rencontrer Coyote a du bon : l’ambiance se fait encore plus complice, presque intime. Alors que nous ne sommes plus que sept ou huit à attendre, il est rejoint par son coloriste. Et les deux compères de nous montrer, sans qu’on leur ait demandé quoi que ce soit, non seulement des planches du tome 7 de LK, qui va, comme les six précédents, être réédité en couleurs, mais aussi – grand moment pour les fans que nous étions – quelques planches inédites du tome 8, à paraître en septembre. Ce passage à la couleur provoque naturellement un petit choc, dans la mesure où le lecteur n’a jamais connu que le noir et blanc. Qui eût deviné, par exemple, que Cacahouète était brun ??? Quoi qu’il en soit, il s’agit indéniablement d’un travail très soigné. Le résultat est visuellement irréprochable et l’adaptation se fait rapidement. De toute façon, Coyote nous confie que les tomes 1 à 7 continueront d’être publiés aussi en noir et blanc. On aura donc le choix.
Vient mon tour. En le voyant à l’œuvre, admiratif, les yeux écarquillés pour ne pas en perdre une miette, je l’interroge sur quelques aspects techniques de son dessin (ou du moins sur des aspects qu’un amateur comme moi juge techniques). Je le sonde notamment sur son étonnante capacité à suggérer des volumes, des formes et des profondeurs en faisant varier l’épaisseur de son trait, en particulier pour les silhouettes. Il m’explique les bases en direct, sur les cheveux et les joues du Kévin qu’il est en train de me dessiner. Je reste bouche bée, écoeuré par une telle aisance.
Je le lance ensuite sur Tintin. L'insolent se défend d’être tintinophile – un comble, quand on observe un peu attentivement toute la série des LK, sans même parler du 2e tome des Voisins !
Mais non ! Môssieur Coyotix, il veut toujours avoir raison ! Môssieur Coyotix, il dit qu’il est Astérixophile ! D’accord, les gros nez ; OK, la gauloiserie ; je veux bien, les pommettes ; mais quand même…
De fil en aiguille, en parlant de clins d’œil et du 2e tome des Voisins, il me confie qu’une personne importante du monde de la BD s’est personnellement occupée du coloriage de 2 éléments précis d’une case de cet album. Mais ça, c’est un secret, et je le garde. Botus et mouche cousue…
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