Bab et l'air

Je dirais même plus...

jeudi 30 juin 2011

Silence ! On tourne la page.

Il aura quand même tenu deux ans et demi, ce petit blog, même si je dois admettre que je ne me suis pas toujours foulé pour l’alimenter. Mais là, vraiment, il faut se rendre à l’évidence : un mois tout rond depuis la publication de mon dernier billet, ça sent le sapin. L’impression de tourner en rond, l’envie de passer à autre chose – les symptômes sont clairs. Je ferme boutique, ravi d’avoir tenté l’expérience, et remercie ma poignée de lecteurs pour ses commentaires, critiques et compliments. Quelques billets – très différents les uns des autres – auront donné lieu à des discussions fort intéressantes, elles-mêmes prétextes (ne nous le cachons pas) à de mémorables arrosages de gosier. C’est bien là l’essentiel.

lundi 30 mai 2011

Rabbi Warshaw

Mother, Rabbi Warshaw is a fat, pompous, impatient fraud, with an absolutely grotesque superiority complex, a character out of Dickens is what he is, someone who if you stood next to him on the bus and didn’t know he was so revered, you would say, “That man stinks to high heaven of cigarettes,” and that is all you would say. This is a man who somewhere along the line got the idea that the basic unit of meaning in the English language is the syllable. So no word he pronounces has less than three of them, not even the word God. You should hear the song and dance he makes out of Israel. For him it’s as long as refrigerator! And do you remember him at my bar mitzvah, what a field day he had with Alexander Portnoy? Why, Mother, did he keep calling me by my whole name? Why, except to impress all you idiots in the audience with all those syllables!

Philip Roth, Portnoy’s Complaint, 1969.


dimanche 22 mai 2011

Alice et Jérôme

Alice et Jérôme étaient parisiens d’adoption mais ils se considéraient avant tout comme des citoyens du monde. Ils s’étaient rencontrés lors d’une soirée organisée par un ami commun, cinq ans plus tôt. Lui était publicitaire, mais il savait pertinemment que les vraies valeurs étaient ailleurs. Il aimait même à répéter que, plus jeune, il avait longuement hésité avant de s’engager dans cette voie mais s’était finalement rendu compte que le meilleur moyen pour combattre le système était de l’observer de l’intérieur. Et puis l’idée que la publicité constituait le seul langage véritablement universel, au-delà des différences culturelles, ne lui déplaisait pas totalement. Elle était cadre dans un laboratoire pharmaceutique qui avait récemment défrayé la chronique judiciaire mais ne se sentait, en aucune façon, proche de son PDG. Au contraire, elle n’avait pas hésité, quand l'affaire avait éclaté, à participer à une manifestation de soutien aux victimes du médicament incriminé, pour lesquelles elle éprouvait la plus grande empathie. Elle avait même songé à démissionner.

Tous deux étaient résolument hostiles à la société de consommation.

Quand ils avaient décidé de vivre ensemble, puisqu’il fallait bien s’installer quelque part, ils avaient élu domicile dans un loft fraîchement rénové du IIIe arrondissement, rue Charlot. Le loft en question était sympa, avec ses grands volumes et sa baie vitrée, tout comme le quartier, convivial avec son ambiance village, même s’il manquait de diversité.

Le premier enfant était en route, mais Alice et Jérôme ne voulaient pas savoir s’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon. En revanche, ils avaient déjà songé au prénom – Victorine ou Bastian (« avec deux ‘a’ », précisait toujours Alice). L’entourage de la future maman s’inquiétait un peu lorsque celle-ci évoquait son souhait d’accoucher à la maison, « comme nos grand-mères ». On verrait bien. Quoi qu'il en soit, la place du chérubin était déjà réservée dans la maternelle du quartier, une école très sympa bien que – pas de chance – elle manquât, elle aussi, de diversité.

Le samedi soir, après avoir dîné dans un restaurant brésilien bio du nom de « Favela » (restaurant tenu par un copain bisexuel), Alice et Jérôme allaient souvent au spectacle avec un couple d’amis enseignants. Récemment, ils avaient découvert un humoriste issu des quartiers qu’ils avaient même contribué à lancer en le subventionnant sur internet. Ce petit beur n’avait pas sa langue dans sa poche. Trois soirs par semaine, il délectait le public de ses anecdotes sur les nombreux contrôles au faciès et discriminations à l’embauche dont il avait été victime. Il expliquait ainsi à l’auditoire, hilare, combien les Français étaient racistes. C’est cette subversion, cette capacité à bousculer les préjugés par le rire qu'Alice et Jérôme avaient tant apprécié chez lui.

Après le spectacle, ils rentraient chez eux avec la satisfaction de pouvoir se remettre en question. De plus, en raison du succès de leur poulain, ils commençaient à toucher les premiers fruits de leur investissement. « C’est tout bénef ! » résumait parfois Jérôme en arborant un large sourire.

mardi 19 avril 2011

Pour la luxure, un simple bandage suffit

Un homme à femmes philosophe, pour justifier la fréquence de ses débauches :
On n'a qu'un vit !

dimanche 17 avril 2011

jeudi 14 avril 2011

La tante Léonie

Elle nous aimait véritablement, elle aurait eu plaisir à nous pleurer ; survenant à un moment où elle se sentait bien et n’était pas en sueur, la nouvelle que la maison était la proie d’un incendie où nous avions déjà tous péri et qui n’allait plus bientôt laisser subsister une seule pierre des murs, mais auquel elle aurait eu tout le temps d’échapper sans se presser, à condition de se lever tout de suite, a dû souvent hanter ses espérances comme unissant aux avantages secondaires de lui faire savourer dans un long regret toute sa tendresse pour nous, et d’être la stupéfaction du village en conduisant notre deuil, courageuse et accablée, moribonde debout, celui bien plus précieux de la forcer au bon moment, sans temps à perdre, sans possibilité d’hésitation énervante, à aller passer l’été dans sa jolie ferme de Mirougrain, où il y avait une chute d’eau.
Marcel Proust, Du côté de chez Swann, 1913.

vendredi 1 avril 2011

C'est ma tournée

On ne vit qu’une fois ! Et heureusement, en ce qui me concerne, parce que sinon, je serais poursuivi par mes créanciers au gré de mes réincarnations. Disons que quand je craque, je craque. Je viens ainsi d’acheter, sur eBay, une bouteille de Petrus millésime 2000 au prix d’un (très) beau séjour aux Seychelles.
Et vous savez le pire ? Je n’ai pas l’intention de la conserver. Trop peur de me la faire voler. Donc, dès dimanche, la pauvrette sera décapitée et lampée avec un bar au beurre blanc. Qui est partant ?

jeudi 24 mars 2011

Pépite à l'ancienne

Chanson découverte dans la meilleure scène de La Règle du jeu, de Jean Renoir.

Roger-Marin Courtial des Pereires en culotte courte

À la rubrique « Cherchez pas », il y a aussi toutes les questions que je me posais enfant. Ainsi, à chaque annonce de catastrophe aérienne, je me souviens m’être sérieusement demandé :
Pourquoi les avions ne sont-ils pas entièrement faits de la même matière que leurs boîtes noires, pour ne pas se casser lorsqu’ils s’écrasent ?
Un jour, j’ai fini par soumettre cette question à l’omniscience parentale. On m’a gentiment fait comprendre que ce n’était pas avec une idée pareille que j’obtiendrais un Nobel.

dimanche 20 mars 2011

Consommation citoyenne

Pour lutter contre les préjugés, achetez une voiture !

Sans les félicitations du jury...

L’autre jour, je me plaisais à imaginer ce que pourrait être l’introduction d’une thèse de sociologie dans 150 ans. Par pure frustration de ne pas avancer suffisamment sur la mienne, cela va sans dire…
Jusque vers 50 avant l’Ère Festive (soit le premier quart du XXIe siècle dans l’ancien Calendrier Réactionnaire), il était toléré de s’adonner à une forme d’esprit communément nommée « humour ». Ayant pour but de déclencher un mécanisme physiologique primaire, pour ne pas dire archaïque, le « rire », dont les Anciens semblaient apprécier la rudesse barbare, cette pratique consistait en la mise en place de stratégies rhétoriques délibérément hostiles à la Vérité : énonciation de clichés, amalgames, exagération, généralisations, « ironie », paradoxes, mauvaise foi, etc. De toutes les formes d’« humour », les « blagues », également appelées « plaisanteries » ou « histoires drôles » (sic !), étaient sans nul doute les plus stigmatisantes. C’est leur évolution puis leur éradication qui vont être étudiées ici. Le but n’est certes pas d’en cautionner l’existence passée, mais, au contraire, d’honorer un devoir de mémoire, en rendant hommage à tous les Êtres Vivants qui en ont été victimes. De mesurer, en d’autres termes, l’immense chemin parcouru depuis vers la Félicité Universelle, sans pour autant oublier que cette dernière ne tient jamais que par un fragile équilibre, sans cesse menacé.

mardi 8 mars 2011

Journée de la contorsion

Voilà qui est singulier. En cette journée si particulière, aucune personnalité ne semble se réjouir du fait qu’un sondage place une femme en tête des intentions de vote pour les prochaines élections présidentielles. Je me demande bien pourquoi…

lundi 7 mars 2011

Fine lame

Macabre découverte dans le 93 : le règlement de compte aux sabres s'est mal terminé à la Courneuve.
Sans blague ? Moi qui pensais que tout se passerait au poil...

vendredi 25 février 2011

Lapsus éthylique

« Yohann, étudiant en alcool de commerce… »

Stigmatisation tabagique

Reportage sur l’augmentation du nombre de fumeuses en France.
Une femme enceinte fumeuse (qui déclare « assumer », whatever that means) se plaint « du regard des autres » qu’elle subit à chaque fois qu’elle décide de s’en griller une petite. « Au lieu de me dévisager méchamment, explique-t-elle, je préférerais que les gens viennent dialoguer avec moi, pour m’expliquer que ce que je fais est dangereux et me convaincre d’arrêter. Ce serait plus utile. »
Enchaînement sur une formation au cours de laquelle des infirmières apprennent à « demander à leurs patientes si elles fument sans les culpabiliser ». Problème : la formation en question ne dure qu’une journée. On pointe du doigt le manque de moyens et de volonté politique…
Et moi qui croyais être névrosé…

jeudi 17 février 2011

S.O.S. Opportunisme

« L’exemple du traitement de la surdélinquance des étrangers et des jeunes issus de l’immigration est ici éclairant. Longtemps nié en France, ce phénomène n’en était et n’en demeure pas moins réel. (…) Nier une évidence, c’est s’interdire d’en offrir une analyse. » (p. 14)
Dominique Sopo, S.O.S. antiracisme, Denoël, 2005.
Dominique Sopo… Le même Dominique Sopo qui est, aujourd’hui, président de S.O.S. Racisme. Le même Dominique Sopo qui a attaqué Éric Zemmour en justice pour avoir dit que « la plupart des délinquants sont noirs ou arabes ».
Pour ceux qui en douteraient encore : non, ces gens-là n’ont aucun sens de l’honneur ; oui, ces gens-là sont des escrocs opportunistes ; oui, ces gens-là nous prennent pour des cons.

Charge inhabituelles

Je ne saurais pas l’expliquer, mais quelque chose me dit que c’est un piège…
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mardi 15 février 2011

Les amants de la Puta

Nos quatre chevaux s’appellent Pingon (grosse bite), Huevon (grosse couille), Cabron (salopard) et la Puta (la putain).
Cette dernière est la seule jument du groupe, c’est la carne que m’a vendue Demesio. Elle a une très longue crinière, le tour des yeux noir, et ressemble effectivement à une vieille pute. Barbas est responsable du bon état des bêtes, c’est un ancien flic de Guanacaste, recherché pour viol de mineurs : en plus d’être pétomane, c’est un obsédé sexuel. J’avais bien remarqué que les autres le blaguaient en appelant la Puta sa fiancée, mais sans y prêter attention.
C’est Marcella qui me dévoile le pot aux roses. Depuis que la Puta est arrivée au camp, Barbas se l’encule régulièrement ; j’ai eu bien raison de lui confier les chevaux, car il les aime vraiment.
Cunado, à l’origine garçon de chambre dans un bordel, s’inscrit bientôt sur la liste des amoureux, à la grande joie de la Puta, je suppose, car il est doté par la nature d’un membre impressionnant : les autres l’ont surnommé Trois Pattes.
Maintenant, une dizaine d’employés se disputent les faveurs de la jument, celle-ci semble bien s’en accomoder : vu son grand âge, c’est une occasion inespérée. Les types se sont même organisés et ont construit un tabouret spécial pour être à la bonne hauteur ; White, ancien mac, a bien essayé de s’associer avec Barbas pour faire payer ces moments de détente, mais, menacé de prendre la place de la jument, il a dû renoncer.
Imaginer les petits Ticos, debout sur un tabouret, en train de limer furieusement, m’a bien fait rigoler et je les laisse faire : les risques de jalousies amoureuses sont minimes, et tant qu’ils ne touchent pas à mon cheval…
En outre la Puta ne rechigne pas : à mon avis, c’est elle qui les a allumés. Le soir, je peux voir les types se diriger carrément vers le pré un grand sourire aux lèvres, le tabouret dans une main, un lasso dans l’autre. Ils en parlent ouvertement et si Barbas est fier d’être le premier à l’avoir eue, Cunado, lui, se vante d’être le seul à la faire hennir.
Cizia Zykë, Oro, 1985.

Provocation pop corm


Début d'une campagne aux affiches volontairement provocatrices : l'une d'elles montre un homme jouant à la roulette russe avec un épi de maïs !
Effectivement, c'est à la limite du soutenable...

vendredi 11 février 2011

E = ?? !! 2

It struck me as obvious, all of a sudden. Après avoir traîné mes guêtres sur pas mal de blogs, de sites d’information et de débats, après avoir méthodiquement lu des milliers de commentaires « postés » sur des milliers de sujets, je suis en mesure de formuler la loi suivante :
La connerie d’un commentaire est toujours proportionnelle au nombre de points d’interrogation, d’exclamation et de majuscules employés par celui ou celle qui l'écrit.
3 commentaires
Bidule a dit…
On devrait rétablir LA PEINE DE MORT pour un billet si con !!!!!!
Machin a dit…
Un ENFANT aurait pu le dire !!!!! Vous êtes SIMPLE D’ESPRIT ou quoi ????!!!
Bab a dit…
SIMPLE D’ESPRIT ??????? OUI, MAIS IL FALLAIT Y PENSER !!!!!!!!!!!!!!

mercredi 9 février 2011

La thèse ? Oui oui, elle prend forme, la thèse...







Life was raw

Physical pain, the great leveller, was always waiting its cue. In sickness, there were no anaesthetics, and alcohol was the best pain-killer. People had to cope philosophically, and religiously, with disease (though the English were also notorious for suicide). (…) Life was raw. Practically all youngsters were thrashed at home, at school, at work – and child labour was universal. Blood sports such as cock-fighting were hailed as many trials of skill and courage. Felons were publicly whipped, pilloried and hanged, traitors were drawn and quartered. Jacobites’ heads were spiked on Temple Bar till 1777. (…) People were not squeamish about inflicting or bearing physical pain. (…) Until 1789 women were occasionally burned alive at the stake for murdering their husbands (the crime of petty treason), though a kindly hangman might strangle them before the flames reached them. When a seven-year-old girl was hanged in Norwich for stealing a petticoat, no one protested. (…) Crowds also flocked to see convicted whores stripped to the waist and whipped. Papists and witches equally remained the targets of mass fear and reprisals.
Roy Porter, English Society in the Eighteenth Century, 1982.

vendredi 4 février 2011

La question de ouf




Sans trop savoir d’où elles viennent, il m’arrive parfois de me poser des questions qui m’amusent, mais que je ne juge pas suffisamment dignes d’intérêt pour avoir le courage d’aller en chercher les réponses. Voilà qui méritait bien un nouveau libellé, avouez !
« Cherchez pas », ou comment transformer une question de feignant en un billet de feignant.
Et donc, en guise d’inauguration :
D’où vient que l’on représente les fous avec un entonnoir sur la tête ?

jeudi 3 février 2011

Discours aux asticots

Épitaphe à graver sur ma tombe, en temps utile :
Entrez, c’est tout vers.

mardi 1 février 2011

Si vous continuez à parler passion quand je vous parle mariage...

– Pauvre innocente, je vous adorerais pour votre niaiserie. Sachez donc que plus nous aimons, moins nous devons laisser apercevoir à un homme, surtout à un mari, l’étendue de notre passion. C’est celui qui aime le plus qui est tyrannisé, et, qui pis est, délaissé tôt ou tard. Celui qui veut régner, doit…
– Comment, madame, faudra-t-il donc dissimuler, calculer, devenir fausse, se faire un caractère artificiel et pour toujours ? Oh ! comment peut-on vivre ainsi. Est-ce que vous pouvez…
Elle hésita, la duchesse sourit.
– Ma chère, reprit la grande dame d’une voix grave, le bonheur conjugal a été de tout temps une spéculation, une affaire qui demande une attention particulière. Si vous continuez à parler passion quand je vous parle mariage, nous ne nous entendrons bientôt plus. Écoutez-moi, continua-t-elle en prenant le ton d’une confidence. J’ai été à même de voir quelques-uns des hommes supérieurs de notre époque. Ceux qui se sont mariés ont, à quelques exceptions près, épousé des femmes nulles. Eh bien, ces femmes-là les gouvernaient, comme l’empereur nous gouverne, et étaient, sinon aimées, du moins respectées par eux. J’aime assez les secrets, surtout ceux qui nous concernent, pour m’être amusée à chercher le mot de cette énigme. Eh bien, mon ange, ces bonnes femmes avaient le talent d’analyser le caractère de leurs maris. Sans s’épouvanter comme vous de leurs supériorités, elles avaient adroitement remarqué les qualités qui leur manquaient. Soit qu’elles possédassent ces qualités, ou qu’elles feignissent de les avoir, elles trouvaient moyen d’en faire un si grand étalage aux yeux de leurs maris qu’elles finissaient par leur imposer. Enfin, apprenez encore que ces âmes qui paraissent si grandes ont toutes un petit grain de folie que nous devons savoir exploiter. En prenant la ferme volonté de les dominer, en ne s’écartant jamais de ce but, en y rapportant toutes nos actions, nos idées, nos coquetteries, nous maîtrisons ces esprits éminemment capricieux qui, par la mobilité même de leurs pensées, nous donnent les moyens de les influencer.
Honoré de Balzac, La Maison du chat-qui-pelote, 1829.

mercredi 26 janvier 2011

Dicton à la con

Le savoir-faire, c'est bien mais le faire savoir, c'est mieux.
Mouais... Allez expliquer ça à Michèle Alliot-Marie.

mercredi 19 janvier 2011

Ecoutez vos arpions

Aujourd’hui, alors que je suis au volant de ma voiture, occupé à contempler un feu rouge, il se passe deux choses précisément au même instant :
Premièrement, une publicité à la radio m'encourage vivement à profiter des soldes pour "entrer en dialogue avec mes pieds" ("On veut des Kickers !" hurlent ceux de la pub d’une voix de crécelle, en guise d’illustration).
Deuxièmement, je lis sur la vitre d’une Twingo, qui s’est arrêtée à ma hauteur, sur la file de droite : "Votre prothésiste ongulaire à domicile !"
Un léger frisson me parcourt le corps. Heureusement, le feu passe au vert.

De la perfidie de certains biscuits

Hier, déjeuner (toujours fameux) chez C***. Après avoir dégusté une saucisse de Morteau et des lentilles pour lesquelles j’eusse donné au diable toutes les fantaisies de la cuisine moderne, je tombai amoureux d’une charlotte aux framboises qui m’aguichait en me montrant ses biscuits roses et charnus.
C*** me fit toutefois remarquer combien ces biscuits de Reims étaient traîtres : délicieux dans un dessert, ils ne présentaient plus aucun intérêt lorsque l’on avait l’idée saugrenue de les manger tels quels. Ils étaient même si secs et insipides, ajouta-t-elle, qu’on devait pouvoir les conserver ad vitam aeternam sans que cela eût la moindre conséquence. Et d’imaginer cette mention splendide, à inscrire au dos de chaque paquet, comme un memento mori des temps modernes :
À consommer de préférence avant de mourir / Best before you die.

samedi 15 janvier 2011

Tous au TGI !

Le « procès Zemmour », s’il a de quoi faire froid dans le dos, aura au moins eu le mérite de nous faire rire un peu.
Rire en voyant des champions autoproclamés de la tolérance assigner un journaliste en justice pour un délit d’opinion ; une opinion dont – en l’occurrence – n’importe quel flic, n’importe quel péquin allant faire un tour dans un tribunal correctionnel ou une prison, n’importe quel téléspectateur devinant qui se cache derrière tous ces visages floutés et ces prénoms modifiés, à longueur de reportages sur des faits divers ; bref : une opinion dont n’importe quel type ayant les yeux à peu près en face des trous pourrait confirmer qu’elle reflète la réalité.
Rire en constatant que des petits ayatollahs de la pensée, qui passent leur vie à dénoncer les « raccourcis populistes », s’obstinent, quand on leur dit : « La plupart des trafiquants sont noirs et arabes », à entendre, pour mieux s’en indigner : « Tous les noirs et les arabes sont des trafiquants parce qu’ils sont noirs et arabes ». Ainsi le cauchemardesque Dominique Sopo, président de SOS Racisme, fanfaronnait-il, il y a quelques jours : « Éric Zemmour aura l’occasion d’expliquer d’où il tire ces faits. Je rappelle qu’il est interdit en France de faire des statistiques ethniques. Par ailleurs, il devrait apprendre que la corrélation ne veut pas dire la causalité » ; alors même que Zemmour avait déclaré, dès le 27 avril dernier : « On peut discuter des raisons. On peut dire que c’est un classique dans tous les pays d’immigration : les derniers arrivés sont les délinquants (les Irlandais aux États-Unis au XIXe siècle, les Marocains en Israël…) ; on peut dire aussi que c’est à cause des conditions sociales, ou, comme certains sociologues, de l’histoire de la décolonisation. Mais on n’a pas cherché à discuter de ça ; on m’a dit : "Ferme ta gueule !" ».
Rire en lisant les commentaires des vidéos de propagande anti-Zemmour postées par une « assoss » qui prétend combattre la « stigmatisation », pourfendre les « préjugés » et encourager les gens à penser par eux-mêmes : « Méfiez-vous des idées qui puent. Cet homme n’est pas sexy. » Y’a du level, comme dirait ma petite cousine… Et puis cette mention, comme un appel au grand rassemblement : « Procès au TGI de Paris le 11-13-14 Janvier [sic] 2010 ». Oui, parce que chez ces gens-là, Monsieur, on est à ce point procéduriers professionnels qu’on parle du Tribunal de Grande Instance par abréviation…
Rire jaune, parce qu’on sait pertinemment que si, demain, un étudiant « issu de la diversité » (Quelle « diversité » ? Je croyais qu’il était interdit de dire qu’on était différents ?) à qui un professeur mettrait une mauvaise note avait l’idée d’aller beugler qu’il a été victime d’une « discrimination », le rouleau compresseur aurait écrasé le malheureux prof bien avant que l’on commence à se demander si les allégations de l’étudiant étaient fondées. Voir l’affaire de l’ophtalmologue d’Aix-en-Provence. Rire à s’en étrangler un peu, en songeant que ce lynchage se ferait aux propres frais de sa victime, puisque SOS Racisme est essentiellement subventionnée par l’État français.
Rire à en pleurer, mais rire quand même.

Le piège du dictionnaire

A typical case of pointless distraction…
MÈTRE n. m. (lat. metrum, mesure, gr. metron). 1. Unité de longueur (symb. m), égale à la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/299 792 458 de seconde. (Unité de base du SI.) 2. Objet servant à mesurer et ayant la longueur d’un mètre.
ENCYCL. Le mètre avait été primitivement défini comme une longueur égale à la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre. Depuis la 1re Conférence générale des poids et mesures (Paris, 1889) et jusqu’à octobre 1960, il était représenté par la distance, à la température de 0 °C, des axes de deux traits parallèles tracés sur le prototype international en platine iridié déposé au pavillon de Breteuil, à Sèvres. De 1960 à 1983, le mètre a été défini à partir d’une des radiations émises par une lampe à décharge contenant l’isotope 86 du krypton. L’utilisation de lasers ayant permis une détermination très précise de la vitesse de la lumière, la nouvelle définition du mètre a été rattachée à la valeur de cette grandeur (résolution de la 17e Conférence générale des poids et mesures, octobre 1983).
O.K., O.K., mais moi, au départ, je voulais juste vérifier l’orthographe de « mètre étalon »…